Fin du financement des installations sportives scolaires : la Ville de Longueuil très impactée
La Ville de Longueuil subit de plein fouet la décision du ministère de l’Éducation du Québec d’éliminer le financement accordé aux centres de services scolaires pour la mise à disposition gratuite de leurs installations sportives et locaux aux citoyens ou associations en dehors des heures de classe. Ces fonds servaient notamment à couvrir les coûts d’entretien liés à cette utilisation après les heures de classe.
«Nous sommes à faire l'analyse des répercussions d'une telle mesure. Une chose est certaine, ces décisions ne sont pas sans conséquence sur les municipalités, et ce, dans un contexte où la décision est tombée après l'adoption des budgets de fonctionnement des villes», indique le Service des communications numériques et des affaires publiques de la Ville de Longueuil.
«À l'heure actuelle, la Ville compte maintenir les réservations des organismes déjà planifiées», précise-t-on au journal, mais la Ville devra néanmoins couvrir les frais de location des installations scolaires.
«Les finances de la Ville sont donc affectées directement dans un contexte où nous n’avons pas de marge de manœuvre budgétaire», précise-t-on, par ailleurs.
«La récente signature à l'automne dernier du nouveau protocole d'entente tripartite avec le Centre de services scolaire Marie-Victorin et le ministère de l'Éducation du Québec, permettait à la Ville d'économiser ces frais étant donné que le ministère compensait les centres de services scolaires en contrepartie», détaille la Ville.
«Pour le moment, étant donné la situation, nous refusons toute bonification à la programmation habituelle et régulière de nos groupes utilisateurs (organismes sportifs et groupes citoyens) et également toute nouvelle réservation afin de limiter les frais supplémentaires de location. Ceci s’applique à plusieurs activités : soccer, volleyball, danse, badminton, pickleball, cadets, scouts, football, ultimate, arts martiaux, basketball, etc.»
«Inacceptable», s'insurge Martin Damphousse
Rappelons que le 23 janvier, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Varennes, Martin Damphousse, a fait front commun avec les maires de l’île de Montréal pour exiger du gouvernement du Québec qu’il respecte l’entente de mutualisation conclue en 2018 avec les centres de services scolaires afin de permettre une utilisation partagée des plateaux sportifs et d'infrastructures récréatives gratuitement.
«Ces coupures ont suscité «incompréhension et indignation» dans le milieu municipal, car elles entraînent désormais une réduction directe des services offerts aux communautés», a déclaré dans un communiqué M. Damphousse.
Il a déploré que cette annonce a été faite après l’adoption des budgets municipaux pour 2025, ce qui signifie que les municipalités n’ont prévu aucune somme pour compenser ces coûts imprévus mettant en péril la continuité des activités sportives dans plusieurs localités du Québec.
Depuis l’adoption du projet de loi 40, en 2020, les municipalités doivent céder, gratuitement, des terrains aux Centres de services scolaire, ce qui représente des coûts considérables pour les finances municipales. En contrepartie, il était prévu que les installations sportives des écoles soient accessibles gratuitement à la population, en soirée et les week-ends.