Financement du transport collectif : Québec doit bonifier son offre, et vite, dit la CMM
Les élus de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) demandent à la ministre des Transports et de la Mobilité durable Geneviève Guilbault de bonifier son offre de financement du transport collectif afin d’aider les organismes publics de transport en commun du Grand Montréal à éponger le déficit. Il faut éviter toute baisse de l’offre de services, clament-ils.
Considérant que les villes doivent prochainement adopter leurs budgets, les élus espèrent obtenir d’ici jeudi une réponse de Mme Guilbault à leur contre-proposition transmise le 24 octobre.
Rappelons que l’offre du gouvernement couvrirait 20% du déficit résiduel pour 2024-2028, «ce qui est largement insuffisant pour répondre aux besoins et maintenir l’offre de services», déplore la CMM.
Aux yeux de la CMM, le transport collectif est une responsabilité partagée et Québec doit apporter une aide financière conséquente pour assumer le déficit résiduel prévu au cours des prochaines années.
Pour leur part, les municipalités disent faire déjà beaucoup d’efforts. Elles auront versé plus de 930 M$ pour assurer le financement de l’exploitation du transport collectif en 2023. Si la proposition gouvernementale ne change pas, cette contribution passerait à près de 1,3G$ en 2024 ; une hausse de 35%.
Des impacts directs
Les organismes publics de transport en commun ont aussi déjà mis en place des plans d’optimisation des dépenses.
«Au sein du Réseau de transport de Longueuil, des compressions de l’ordre de 41 M$ ont eu lieu entre 2020 et 2022. L’optimisation qu’on leur demande est sans commune mesure avec l’ampleur du déficit, déplore Catherine Fournier, mairesse de Longueuil et vice-présidente du comité exécutif de la CMM. Si le gouvernement ne bonifie pas son offre, les organismes publics de transport en commun devront inévitablement couper dans les services.»
Elle rappelle que la première rencontre avec la ministre Guilbault remonte à six mois.
«À une semaine de la mise à jour économique, nous n’avons toujours pas d’offre sérieuse sur la table, soutient-elle. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps : la ministre doit agir rapidement.»
Investir pour développer
La mairesse de Mercier Lise Michaud fait valoir pour sa part que l’offre de transport en commun dans les couronnes est actuellement «très faible». «Il faut la développer, mais ce n’est vraiment pas le temps de demander aux citoyens de payer plus», estime-t-elle.
Celle qui est membre du comité exécutif de la CMM représentant les municipalités de la couronne Sud souhaite que soient atteints les objectifs de densification et de frein à l’étalement urbain, «mais là, le gouvernement ne nous donne pas les moyens de nos ambitions collectives». (A.D.)