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Le Ford Super Duty pris dans la tourmente des tarifs douaniers

Il y a 13 heures
Modifié à
Par Benoit Charette

Voici un bel exemple du non-sens des tarifs que veut imposer Donald Trump. En 2024, Ford a produit près de 400 000 camions Super Duty aux États-Unis. Mais il y a un hic : tous les moteurs proviennent du Canada ou du Mexique. Avec les nouvelles menaces de tarifs douaniers de 25 % promises par Donald Trump, cela pourrait bien coûter une fortune au constructeur américain.

Jusqu’ici, l’administration Trump a imposé des tarifs de 25 % sur l’acier et l’aluminium qui affecte déjà le prix des véhicules fabriqués aux États-Unis sachant que la majorité de l'Aluminium provient du Québec et promet désormais des taxes similaires sur les importations automobiles dès le 2 avril. De quoi mettre Ford dans une situation compliquée, car le constructeur a structuré sa chaîne d’approvisionnement en fonction de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

Le Mustang aussi concerné

Le moteur 5.0L V8 du légendaire Ford Mustang est également produit à Windsor, au Canada. En 2024, 44 003 Mustangs ont été vendus aux États-Unis, dont plus de la moitié équipés de ce moteur. Selon Sam Fiorani, analyste automobile, il est peu probable que Ford déplace la production aux États-Unis malgré les tarifs. Mais si ces taxes durent, le prix des versions V8 du Mustang et du F-150 risque d’augmenter, ventraînant une chute des ventes des modèles GT.

Super Duty : le problème majeur

Le plus gros casse-tête concerne toutefois les Super Duty, qui nécessitent des moteurs V8 importés :

  • 39 % des moteurs viennent de Windsor (7.3L V8 essence)
  • 61 % des moteurs viennent de Chihuahua, au Mexique (6.7L V8 diesel Power Stroke)

Produire ces moteurs aux États-Unis demanderait des centaines de millions de dollars et plus d’un an pour lancer une nouvelle ligne de production. Ford a donc choisi une autre stratégie : stockage massif de pièces détachées et embauche de transporteurs pour accélérer l’importation avant l’entrée en vigueur des tarifs.

Un impact sur l’emploi américain ?

John D’Agnolo, président de Unifor Local 200, représentant les ouvriers de l’usine de Windsor, estime que ces tarifs sont une attaque injustifiée contre le Canada et pourraient avoir des répercussions négatives sur l’industrie américaine elle-même. Ford emploie 5 500 travailleurs horaires au Canada contre 57 000 aux États-Unis. Si les pièces ne peuvent plus traverser la frontière, les usines Ford du Kentucky, du Michigan et de l’Ohio (près de 20 000 emplois) pourraient être mises à l’arrêt.

"Trump dit vouloir protéger l’industrie américaine, mais en réalité, il met en danger des milliers d’emplois aux États-Unis", conclut D’Agnolo.

Avec des renseignements d'Automotive News

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