Garde-mangers communautaires à Longueuil : une initiative citoyenne qui a dépassé les attentes

Il y a longtemps que Steve Fenek Tessier souhaitait s’impliquer en aide alimentaire. Ayant lui-même vécu le stress de manger à sa faim par le passé, l’homme qui a grandi à Longueuil s’est inspiré d’une amie pour réaliser le projet de garde-mangers communautaires Le P’tit Creux. Lancée à la mi-novembre, l’initiative a déjà dépassé les attentes de son créateur.

Le principe est simple : deux garde-mangers sont installés à l’extérieur – un devant le dépanneur Nobert dans l’arr. du Vieux-Longueuil et un devant le Centre d’action bénévole de Saint-Hubert. Ceux qui ont les moyens peuvent déposer de la nourriture et ceux qui en ont besoin peuvent s’y servir.

«Quand on a besoin d’aide, on est souvent orgueilleux, on n’ose pas aller vers les organismes. Il doit y avoir plein de gens qui sont trop fiers d’aller chercher de l’aide juste parce que d’autres gens sont là. Les garde-mangers, il n’y a personne, on peut y aller la nuit, quand il n’y a pas un chat. Ça répond à ce besoin-là. Moi-même, je me suis dit que j’aurais aimé ça, dans le temps que j’en avais besoin», relate Steve Fenek Tessier.

En parallèle aux garde-mangers, son équipe a également fait plus d’une trentaine d’épiceries qu’ils ont livrées à domicile.  

Grande mobilisation

Le fondateur du P’tit creux s’est non seulement inspiré du projet d’une amie dans la région de Québec, il s’est aussi servi de cette expérience pour adapter sa formule.

«Son initiative a vraiment bien fonctionné. Par contre, elle a souvent dû amasser les sous et faire les épiceries pour remplir les garde-mangers. Alors j’ai essayé de trouver une façon sans que j’aie à payer tout le temps», indique M. Fenek Tessier.

Il a donc partagé son initiative sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook Spotted Longueuil, ce qui lui a permis de créer une grande communauté rapidement.

Une cinquantaine de personnes ont répondu à son appel à tous initial, ce qui a réjoui le principal intéressé.

«On a vraiment créé une belle communauté. Il y a même une mère de famille pour qui on a fait une épicerie dans le temps des fêtes. Deux ou trois semaines plus tard, c’est elle qui a fait une épicerie pour une personne dans le besoin», évoque-t-il.

Un garde-manger rempli en date du 10 janvier. (Photo : Gracieuseté)

Un succès

Autant sur le plan de la mobilisation citoyenne que pour rejoindre des gens dans le besoin, Le P’tit Creux a dépassé les attentes de son créateur.

L’organisme a d’ailleurs mis en lumière le grand nombre de familles qui doivent avoir recours à l’aide alimentaire.

«Je pensais que ça partirait lentement. Au début, 20 familles nous ont contactés, puis 100, 150. Les messages rentraient tout le temps. On y allait un par un. On n’a pas réussi à rejoindre tout le monde, mais en même temps, on voulait aussi donner l’exemple, que d’autres embarquent», mentionne M. Fenek Tessier.

Ce dernier assure en outre que l’initiative va se poursuivre après le temps des fêtes et espère même qu’elle prendra de l’ampleur.

Il souhaite installer davantage de garde-mangers sur le territoire, possiblement des réfrigérateurs, et a pensé organiser une escouade café-muffin pour les itinérants.

«C’est beaucoup de logistique, admet-il. Mais j’y pense!»