Le métro de Montréal sera fermé le samedi 1er novembre à cause d’une grève touchant tous les services de la Société de transport de Montréal (STM), sauf le transport adapté. Les usagers de la Rive-Sud voulant aller à Montréal devront ainsi se rabattre sur le Réseau express métropolitain (REM).

Pourquoi fermer le métro et tout le réseau de transport en commun pendant une journée? Le président de la section locale 1983 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Frédéric Therrien, a répondu aux questions du Courrier du Sud.

Qu’est-ce qui fait en sorte que la situation est grave au point de fermer le métro pendant une journée complète?

Il faut savoir qu’on a commencé par des moyens de pression qui ne touchaient pas à la clientèle : on a mis des chandails orange, on a mis des autocollants pour expliquer notre mécontentement, notre réalité. Après, on a stationné les autobus à l’extérieur des garages à la fin du quart de travail pour ne pas nuire à la clientèle. On a mélangé les autobus un vendredi soir dans le garage. Donc on a fait plusieurs gestes pour avancer nos dossiers avec la STM, et ça n’a pas porté fruit à 100%.

Là on se retrouve face à un mur, puis les positions sont de plus en plus dures à faire évoluer, donc aujourd’hui, on est rendu à faire une grève. On a pris la une journée pour commencer en disant à notre employeur : regardez, on le fait une fois. Puis dans deux semaines, s’il y a quelque chose, on se reverra, parce qu’on veut continuer à négocier.

On est en mode solution. Ce qu’on veut, dans le fond, c’est simple, c’est d’être respectés puis reconnus à notre juste valeur. D’avoir des horaires de travail humains, c’est important autant pour la clientèle aussi, un service de qualité.

Qu’est-ce que vous répondez aux citoyens qui sont en colère et qui comptent sur le métro pour aller travailler ou autres déplacements?

Ils ne s’en rendent pas compte aujourd’hui, mais il y a une partie de ce qu’on fait qui est pour eux. En ce moment, il y a 40% des horaires à la STM qui ne fonctionnent pas, que beau temps, mauvais temps, la STM sait qu’elle ne réussira pas à être là à l’heure, à donner un service de qualité.

Elle est en train de couper 300 emplois, elle a privatisé le transport adapté. Ce sont des gros enjeux pour la population. Ils veulent couper 100 M$. De penser qu’il n’y aura pas d’impact, c’est rêver en couleur. Donc, ils ne s’en rendent pas compte, mais nous, en ce moment, dans notre propre négociation, on parle de ces enjeux-là.

À qui veut-on envoyer un message en faisant une mobilisation comme ça, à la STM avec qui vous négociez ou à Québec, qui demande aux sociétés de transport des réductions dans les dépenses?

Le message est envoyé à tout le monde : au gouvernement du Québec, à la Ville de Montréal et à la STM. Le gouvernement de la CAQ dit qu’il n’a jamais investi autant d’argent, bien ils n’ont peut-être pas investi aux bonnes places non plus. Oui, ils ont investi beaucoup, beaucoup, d’argent pour un REM avec des dépassements de coûts de 2 à 3 milliards. Si on n’avait pas ces dépassements, s’ils avaient bien géré des choses, on aurait pu prendre cet argent-là et l’investir dans le transport, normalement.

Puis ça fait en sorte qu’on tombe dans un grand déficit. Le service de transport en commun n’a jamais été là pour faire de l’argent. C’est là pour donner des services aux citoyens au même titre que la route, les écoles, les hôpitaux.

Aujourd’hui, on envoie un message clair au gouvernement pour dire qu’il faut bien financer le transport. À la Ville de Montréal, on leur dit qu’eux aussi ils ont un effort à faire de plus. Puis à la STM de mieux gérer les choses.

Y a-t-il un espoir d’une entente avec la STM à court terme, qui éviterait une autre grève du genre?

J’espère! On espère avoir une grande chance de réussir à s’entendre, mais encore là, ça va dépendre de l’ouverture aux solutions qu’on apporte à la STM.

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