Culture

Harpe et cordes: un concert empreint de délicatesse et de majestuosité

le vendredi 21 décembre 2018
Modifié à 9 h 28 min le 21 décembre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

MUSIQUE. Jouer la «très appréciée des harpistes» Danse sacrée et danse profane de Debussy et faire découvrir une œuvre magistrale de Magnar Âm qui rappelle la Norvège qu’elle a visitée, dans un concert où sa harpe accompagnera l’orchestre de chambre de l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL), a de quoi combler la musicienne Annabelle Renzo. C’est à l’invitation du chef Marc David qu’Annabelle Renzo a été appelée à être harpiste solo pour ce concert. Un honneur, dit-elle, d’autant plus que le chef lui a demandé des propositions pour constituer le programme. «J’avais un peu carte blanche. Dans mes recherches, je suis tombée sur une œuvre très l’fun, Gratia pour harpe et cordes de Magnar Âm, une œuvre de 2016. Les compositeurs de Norvège sont peu joués en général, et Magnar Âm est peu connu. Ce sera possiblement une première au Canada. Et je trouvais que c’était adéquat pour un concert de janvier que d’aller vers un pays scandinave. Ça rappelle les décors majestueux, les montagnes!» La mélodie lui rappelle instantanément les fjords grandioses de ce pays qu’elle a eu la chance de visiter. Une splendeur qui se transmettra aussi dans les éclairages aux couleurs d’aurores boréales. Il semble que le choix de cette œuvre tombe à point pour Annabelle Renzo, qui souligne que Gratia signifie gratitude. «Je ressens beaucoup de gratitude de faire ce concert, alors que ce n’est pas si fréquent d’être harpiste solo avec un orchestre. Le choix de cette œuvre avait un sens. De plus, en 2019, je fêterai mes 40 ans. C’est donc un signe de gratitude envers la vie», analyse celle qui a intégré l’OSDL en 2006. Et la Danse sacrée et danse profane de Debussy, son «compositeur fétiche», contribue à ce sentiment. Une quinzaine d’années après l’avoir apprise lors de sa formation à l’Université McGill, elle renouera donc avec cette œuvre, maturité musicale en prime. «Le sacré et le profane, on a besoin des deux. La pièce commence avec des sonorités asiatiques, qui évoque le sens très sacré de la vie, puis en deuxième partie, c’est un rythme en trois. On est dans le plaisir, la danse. Sans compter un beau mouvement solo pour la harpe», décrit Mme Renzo. «J’aime beaucoup Debussy, poursuit-elle, emballée. Il a été génial dans l’ajout de la harpe: ça apporte une couleur. Ravel l’a fait aussi. Ça fait bouger la musique autrement. Ce n’est pas une rythmique super stable, comme du Bach. Ça bouge, ça parle de la vie.» Rêve et imaginaire Celle qui a appris le piano durant son enfance a choisi la harpe à l’adolescence. D’abord destinée à des études en design, elle s’est investie à fond pour cet instrument qui la fascinait. Elle dirige aujourd’hui sa propre école de harpe, entre autres projets. «C’est un instrument très aidant pour sortir de la réalité. C’est une musique qui est très associée au rêve. Et on a tous besoin du rêve, alors que l’on vit dans la frénésie. Ça permet de transporter les gens dans leur imaginaire, leur intériorité.» Création en première mondiale Le concert sera aussi l’occasion de faire entendre en première mondiale une création d’Airat Ichmouratov, compositeur et chef en résidence qui dirigera d’ailleurs l’orchestre. La musique d’Airat Ichmouratov est interprétée par des ensembles et de musiciens un peu partout à travers le monde. M. Ichmouratov s’est joint en 2000 au groupe de musique klezmer Kleztory, qui a donné plus de 800 spectacles sur la scène internationale, dont à Longueuil. Le concert Harpe et cordes de l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL) aura lieu le 10 janvier à 20h à l’église Sainte-Famille de Boucherville, puis le 13 janvier à 15h à l’église Saint-Bruno-de-Montarville.