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Hôpital Pierre-Boucher : un appareil neuf réduit temps d’examen et listes d’attente

le lundi 17 juin 2024
Modifié à 16 h 30 min le 20 juin 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

L’équipe de médecine nucléaire de l’hôpital Pierre-Boucher était visiblement heureuse de présenter son nouvel appareil au Courrier du Sud. Et pour cause. En fonction depuis la fin février, cet appareil permet de réaliser des examens plus courts, avec des images plus précises. Ces examens sont cruciaux pour les patients atteints de cancer ou en cardiologie, par exemple.

La médecine nucléaire permet de réaliser de l’imagerie médicale. Ces images permettent ensuite de réaliser des diagnostics. Cependant, les listes d’attente pour obtenir ces diagnostics pouvaient s’échelonner jusqu’à six mois.

Plus maintenant. Le nouvel appareil permet de réduire de 25% à 50% le temps d’examen. Certains examens qui duraient autrefois 14 minutes peuvent maintenant être faits en 7 minutes. Et donc, on passe plus vite à travers la liste d’attente.

«Pour les patients sur une liste d’attente, qui attendent de savoir si leur cancer est métastatique ou non, ça change leur vie parce qu’ils vont être pris en charge beaucoup plus rapidement», explique Dr Hani Hassoun, médecin nucléiste à Pierre-Boucher.

Plus tôt, plus clair

En complément au nouvel appareil, une mise à jour des détecteurs d’imagerie sur les appareils actuels a également été effectuée. Le temps est donc réduit sur l’ensemble des machines.

De plus, le changement d’une technologie analogique à une technologie digitale permet d’obtenir des images plus précises.

«Ça va nous permettre de voir des lésions un peu plus petites. On ne voit pas toujours des affaires nouvelles, mais des fois oui. Cette lésion-là n’était pas là, maintenant on la voit. Est-ce une nouvelle métastase? C’est sur qu'on voit une différence», donne en exemple Dr Hassoun.

Celui-ci évoque des avantages importants pour les enfants qui doivent subir des examens en médecine nucléaire. Comme la caméra est plus sensible, la dose de radiation injectée à cette clientèle particulièrement sensible à la radiation peut être réduite de 50% à 70%. «Ça, c’est très important chez les enfants», souligne-t-il.

«Si on est capable d’imager plus tôt, on va attraper les cancers plus vite ou à un stade moins avancé.»

–Dr Hani Hassoun, médecin nucléiste à Pierre-Boucher

D’autres types de patients bénéficient également du traitement plus rapide.

«Comme les examens sont plus courts, les patients portés à bouger, qui toussent ou ne sont pas bien pour toutes sortes de raison, ben là, il y a moins de risque de bouger, donc les images sont de plus belle qualité aussi à cause de ça», affirme Annie Ouellet, assistante cheffe technologue en médecine nucléaire.

Rodage

En fait, l’appareil est si efficace que qu’une période d’adaptation est nécessaire. Dr Hassoun dit à la blague que les examens finissent tellement rapidement que l’équipe n’a pas le temps de traiter les images avant l’examen suivant.

«On s’adapte. On va organiser les types d’examen de façon que l’on perde le moins de temps possible. Par exemple, un examen des glandes salivaires, ça prend plus de temps, on va le suivre d’un examen plus rapide, comme ça le temps de traitement est récupéré. C’est tout ça qu’on est en train de roder. Mais on voit déjà une amélioration sur les listes d’attente», explique pour sa part Kim Rozier Gadoury, cheffe de service en imagerie médicale.

 

Le nouvel appareil en question. (Photo : Gracieuseté)

 

L’équipe sait toutefois que cette adaptation en vaut la peine, vu les nombreux avantages que ces ajouts apportent.

Elle est d’ailleurs fortement reconnaissante de la Fondation de l’hôpital Pierre-Boucher, qui a contribué pour 518 000$ dans le coût du projet. Le montant total des acquisitions est chiffré à 2 261 101 $.

 

Un examen en médecine nucléaire

C’est quoi un examen en médecine nucléaire? Dr Hani Hassoun donne un exemple.

«En médecine nucléaire, on injecte des radiotraceurs. Par exemple, pour un examen des os, après qu’on injecte un radiotraceur, celui-ci va se fixer au niveau de l’os. Nous, avec nos machines, on est capable de le suivre à travers le corps. Ça prend environ 3, 4 heures avant que ça se fixe.

Après ça, on couche le patient, et on est capable de faire des images de tout le squelette, à la recherche de métastases osseuses. […] Après si le cancer métastatique ou non, on va le traiter d’une façon ou d’une autre, mais comment on peut le savoir, c’est grâce à nos examens en médecine nucléaire.»

 

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