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Faits divers

Incapables de signaler à cause d’un bogue chez Vidéotron

le vendredi 10 novembre 2017
Modifié à 11 h 05 min le 10 novembre 2017
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Interruption du service 9-1-1

TÉMOIGNAGES. Deux utilisateurs de téléphones mobiles et clients chez Vidéotron de Longueuil ont tenté sans succès de joindre le service d’urgence 9-1-1, le 21 octobre. Ils voulaient signaler une possible introduction par effraction chez le beau-frère de l’un d’entre eux. Guy Boivin s’est buté à un service interrompu lorsqu’il a composé les trois chiffres alors qu’il se trouvait sur la rue Jean-Béliveau, devant l’homme qui avait sans doute fracassé la porte-patio de son beau-frère, environ une heure avant. Lorsqu’il s’est rendu sur les lieux avec sa belle-mère de 85 ans, après qu’elle ait reçu l’appel de la compagnie de système d’alarme, le résident du Vieux-Longueuil ne s’attendait pas à tomber face à face avec le criminel. Comme il a été incapable de joindre le 9-1-1 sur son cellulaire, et ce, à trois reprises, l’individu a filé en bicyclette devant ses yeux. «Quand tu appelles le 9-1-1, les secondes comptent, lance Guy Boivin. Ça peut ne t’arriver qu’une seule fois dans la vie, mais ça doit être fonctionnel. L’homme aurait pu me rentrer un couteau dans le corps que je n’aurais rien pu faire», déplore-t-il. Une voisine, Élise Normandin, a aussi essayé de joindre la police avec son iPhone, sans succès. Toutefois, sa ligne terrestre fonctionnait. Lorsque dépêché sur les lieux, un policier a également composé le numéro d’urgence, obtenant le même résultat. Service à la clientèle fâcheux Stupéfait, Guy Boivin a contacté le service à la clientèle de Vidéotron pour obtenir des explications. «Je n’ai pas apprécié les réponses vagues de Vidéotron lorsque je les ai [caption id="attachment_42209" align="alignright" width="437"] Les trois appels annulés du 21 octobre[/caption] appelés pour en savoir plus sur la situation, explique-t-il. Le service à la clientèle m’a confirmé que l’erreur venait bel et bien d’eux, mais ne pouvait m’expliquer ce qui était arrivé. Ils ont pris le problème à la légère.» Quelques jours plus tard, Guy Boivin s’est fait demander par Vidéotron de rappeler aux services d’urgence afin de vérifier si la connexion était revenue. «C’est irresponsable de demander à des gens d’appeler au 9-1-1 lorsqu’il n’y a pas d’urgence», déplore-t-il. La situation n’est rentrée dans l’ordre que le 26 octobre, selon Guy Boivin, soit cinq jours après son premier appel. «Ça n’a pas d’allure, on paie des frais faramineux et on n’a pas de service», conclut-il. Explications sommaires de Vidéotron Questionnée à trois reprises par Le Courrier du Sud à savoir combien de temps le service avait été interrompu et si le géant de la téléphonie était au fait du problème, Vidéotron est demeurée floue dans ses réponses. «Le problème est survenu à la suite d'une migration technique et nos équipes ont agi rapidement pour le régler, précise par courriel la porte-parole de l’entreprise, Marie-Ève Villeneuve. Il est important de noter que la situation qui s’est produite à Longueuil est un cas isolé.» Vidéotron n’a pu préciser l’étendue du secteur visé par la situation, mentionnant ne pas pouvoir divulguer ce type d’information. «Puisque nous n'avons pas reçu d'autres plaintes de clients et que nous effectuons des tests régulièrement, nous sommes en mesure de penser que la panne du service 9-1-1 dans ce secteur était récente. Il nous est cependant impossible de confirmer avec certitude la date exacte à laquelle le problème a débuté. Nous pouvons cependant vous assurer que, suite à une vigie complète à travers la province, l’ensemble de nos clients mobile ont accès au service 9-1-1.» Pas d’inquiétude au SPAL Du côté du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), le porte-parole Jean-Pierre Voutsinos confirme que le problème a été identifié dans le rapport de ses agents lors de l’intervention du 21 octobre. «C’est la première fois qu’on entend parler d’un problème de la sorte, affirme l’agent Voutsinos. Il semble que ce soit un événement isolé. Il n’y a donc pas d’inquiétude de la part du SPAL.»