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Itinérance : le Centre Jeanne-Dufresnoy accueillera la Halte du coin

le lundi 17 juin 2024
Modifié à 12 h 14 min le 18 juin 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Dans la poursuite de son engagement envers la lutte à l’itinérance, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a annoncé ce lundi la relocalisation en août prochain du refuge de la Halte du coin au Centre Jeanne-Dufresnoy, un immeuble municipal sous-utilisé situé à l’angle du boulevard Curé-Poirier et du chemin de Chambly, à environ un kilomètre de l’emplacement actuel.

Le déménagement de la Halte était devenu nécessaire puisque l’église qui l’abrite, de même que le stationnement adjacent à l’immeuble, seront transformés en complexe communautaire d’habitation dédié aux populations à risque d’itinérance ou en sortie de trajectoire d’itinérance. L’important chantier de construction se mettra ainsi en branle d’ici la mi-août.

La cohabitation sociale a aussi joué un rôle crucial dans les décisions en lien avec la relocalisation, ajoute la Ville. 

«La relocalisation de la Halte du coin se veut une action temporaire, a signalé Mme Fournier. Le refuge a ouvert ses portes dans la foulée de la pandémie qui a entraîné, de pair avec les crises de l’habitation, de la santé mentale et des surdoses, une hausse importante du phénomène de l’itinérance sur le territoire de Longueuil, comme partout ailleurs au Québec et en Amérique du Nord», a souligné la mairesse en ajoutant qu’il n’y avait pas d’évaluation exacte du nombre d’itinérants à Longueuil.

«Nous comprenons tout à fait les préoccupations des résidents du secteur de l’église Notre-Dame-de-Grâces. Elles sont plus que légitimes, de concéder Carl Lévesque, conseiller du district du Coteau-Rouge et associé au dossier de la lutte à l’itinérance. Les gens du district que je représente souhaitent que les citoyens en situation d’itinérance puissent recevoir un soutien adéquat, mais la Halte du coin est venue s’ajouter à des organismes et ressources déjà nombreux dans le quartier, ce qui fait osciller le point d’équilibre qui régnait auparavant.»

Au cours des dernières semaines, plusieurs parents d’élèves de l’école des Petits-Explorateurs sur la rue Bourassa, voisine de la Halte du coin, ont exprimé des inquiétudes face à la présence accrue d’itinérants et au comportement de certains d’entre eux. «L’école la plus proche du Centre Jeanne-Dufresnoy, l’école Saint-Mary’s, est à 550 mètres», d’indiquer la mairesse.    

La Halte du coin, présentement située dans l’église Notre-Dame-de-Grâces, sera déménagée au mois d’août au Centre Jeanne-Dufresnoy, un immeuble situé à environ un kilomètre. (Photo: Le Courrier du Sud – Archives)

Québec et Ottawa interpelés 
La mairesse Fournier est revenue sur les nombreuses mesures mises en place par la Ville depuis la création de la Halte dont, entre autres, une présence policière accrue, avec une ressource RÉSO dédiée, ainsi qu’une brigade facilitatrice, en plus du financement de diverses actions comme le nettoyage du secteur et l'ajout de toilettes chimiques sur le terrain. Elle a aussi salué la patience des résidents de ce secteur.

Avant d’accueillir de nouveaux locataires au Centre Jeanne-Dufresnoy, des travaux à la toiture et l’installation de douches sont nécessaires. Les coûts finaux de ses travaux sont à venir.

Mme Fournier a rappelé que l’itinérance n’était pas du ressort des villes mais de celui de Québec et d’Ottawa, laissant entendre qu’elle comptait bien que les dépenses encourues par la Ville dans ce dossier soient un jour remboursées.

Le point sur les campements 
Dans la foulée de cette annonce, la Ville de Longueuil dénonce les débordements survenus récemment aux abords de la Halte du coin sur la rue Bourassa et assure que le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a renforcé sa présence sur le terrain afin que les actes criminels observés soient immédiatement réprimés. Des arrestations ont d’ailleurs déjà eu lieu et une cellule de coordination a été mise en place avec la Table d’itinérance Rive-Sud. 

Dans le contexte de la relocalisation de la Halte, les équipes porteront une attention particulière au déplacement probable du campement de la rue Bourassa vers les abords du nouveau site du refuge. 

Or la jurisprudence ne permettant pas de démanteler les campements sauf dans les cas de dangers imminents lorsque les ressources sont au maximum de leur capacité d’accueil – la Ville de Saint-Jérôme est d’ailleurs devant les tribunaux après avoir procédé au démantèlement d’un campement, a rappelé Mme Fournier – , une démarche est présentement menée par les CISSS afin d’ajouter des places d’hébergement d’urgence dans les autres ressources du territoire. 

Logements
Mme Fournier estime que depuis son l’entrée de son équipe en poste, plusieurs projets de construction de logements ont été soutenus. 

Du nombre des projets en développement ou récemment complétés, on compte, entre autres, Habitation Espoir (30 unités dédiées aux personnes aux prises avec de problèmes de santé mentale qui sont en processus de réinsertion sociale), Un toit pour tous, un projet en deux phases totalisant 84 unités de logement social dédiées à des personnes en parcours de sortie de l’itinérance ou à risque d’itinérance qui seront construites en lieu et place de l’Église Notre-Dame-de-Grâces sur le chemin du Coteau-Rouge et l’ajout de dix chambres à la CASA Bernard-Hubert, ressource d’hébergement dédiée à l’accompagnement de personnes en parcours de sortie de l’itinérance, également située sur le chemin du Coteau-Rouge.

«L’arrivée est brusque. Le départ est brusque. Faut prendre le temps de s’installer. Il ne s’agit pas juste d’aider plus, mais il faut aider mieux», a indiqué de son côté Pierre Brosseau, directeur général de la Halte du coin. 
 

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