Itinérance : Longueuil présente son plan et interpelle Québec
La mairesse de Longueuil Catherine Fournier n’a pas manqué d’interpeler le gouvernement de Québec lors de la présentation ce lundi du Cadre de référence municipal ainsi que du Plan d’action de lutte à l’itinérance 2024-2026 de la Ville de Longueuil.
«Les crises conjuguées de l’habitation, de la santé mentale et des surdoses exacerbent actuellement le phénomène de l’itinérance au Québec, de souligner Mme Fournier. Plusieurs villes doivent composer avec cette conjoncture et Longueuil n’échappe malheureusement pas à cette réalité.»
La mairesse Catherine Fournier, en compagnie du conseiller municipal Carl Lévesque, responsable du dossier de la lutte à l’itinérance, n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement Legault en lui demandant de mieux financer les organismes sociaux. (Photo Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Dans les faits, une douzaine de campements d’itinérants ont été répertoriés sur le territoire de l’agglomération : bord de l’eau (3), secteur de la Halte du Coin (2), secteur du cégep Edouard-Montpetit (2), LeMoyne (2), Greenfield Park (2) et Saint-Hubert (1). Une quinzaine de personnes y vivent.
Pour 2024, la Ville a investi environ 825 000$ dans la lutte à l’itinérance, un chiffre appelé à augmenter. Mme Fournier a lancé un message clair au gouvernement Legault en rappelant que la question de la lutte contre l’itinérance relève d’abord de compétence provinciale. Elle demande au gouvernement Legault davantage d’investissements dans les ressources communautaires pour assurer un financement récurrent.
«Chaque gouvernement doit prendre ses responsabilités.»
- Catherine Fournier, mairesse de Longueuil
Mobilisation et engagement de la Ville
En matière d’itinérance, la Ville se dote pour la première fois d’un Cadre de référence permettant d'énoncer des principes directeurs pour identifier les meilleures pratiques et orienter ses actions misant sur le logement, la responsabilisation, la cohabitation sociale et l’action collective.
Mme Fournier est revenue sur tout le travail accompli par la Ville durant la pandémie afin de contrer l’itinérance en soutenant la mise sur pied de la Halte du coin et de l’ouverture de la halte-répit dans le secteur du métro (printemps 2020), le soutien logistique pour les motels (2020 à 2022) et l’ouverture de l’aréna Cynthia-Coull (janvier à mars 2022).
«Depuis la pandémie, nous avons accru la présence de policiers RÉSO, de préventionnistes du Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil, a poursuivi la mairesse. Nous avons mis sur pied une brigade de cohabitation sociale, fourni des toilettes chimiques et nous participons activement au comité de relocalisation de la Halte.»
La démarche de la Ville vise maintenant à établir des solutions structurées et durables face à l'itinérance en gardant en tête cinq principes directeurs dont l’action en amont (logement, transport, emploi, loisir), la reconnaissance des droits des personnes en situation d’itinérance comme des citoyens à part entière et la contribution à la cohabitation sociale.
La coordination du Cadre de référence et du Plan d’action sera réalisée par la Direction de la culture, du loisir et du développement social afin d’assurer le suivi des axes d’intervention du présent plan, de même que la mise en œuvre des actions qui en découlent, et ce, par les différents services et directions de la Ville. (le paragraphe me semble facultatif)
Une démarche concertée
Le Cadre de référence et le Plan d’action municipal de lutte à l’itinérance 2024-2026 sont les fruits d’une démarche concertée amorcée en 2022. Divers collaborateurs, dont une trentaine d’intervenants, une vingtaine de partenaires du milieu, deux chercheuses et des citoyens en situation d’itinérance, ont été appelés à participer à la démarche.
«Les défis en matière d’itinérance continueront de nous mobiliser dans les prochaines années. Le Plan présenté aujourd’hui se veut une feuille de route ambitieuse à la hauteur des besoins des citoyens en situation d’itinérance», a ajouté la mairesse.
Mme Fournier se dit confiante qu’avec les recommandations proposées, la Ville pourra, en collaboration avec los différents partenaires et les autres ordres de gouvernement, poursuivre le travail et agir de façon proactive, non seulement pour lutter contre l’itinérance, mais également contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Catherine Fournier, mairesse de la Ville de Longueuil, accompagnée d'élus et de membres de la Direction de la culture, du loisir et du développement social, du Service de sécurité incendie de l'agglomération de Longueuil, du Service de police de l'agglomération de Longueuil et de différents organismes œuvrant en itinérance. (Photo gracieuseté)
Le Cadre et son plan d’action sont des outils qui agiront en complémentarité avec la Stratégie d’habitation de Longueuil, dévoilée en décembre. Celle-ci vise notamment l’atteinte d’un seuil de 20% de logements locatifs à but non lucratif et prévoit un accompagnement minutieux des projets de logement social.
Tolérance
Questionnée à savoir si Longueuil tolérait les campements d’itinérants, la mairesse de Longueuil a répondu qu’en vertu de la Charte des droits et libertés, la Ville ne pouvait pas démanteler des campements sauf pour des raisons des sécurité.