Jacques-Rousseau, une école secondaire qui a bien changé !
ANNIVERSAIRE. De grandes ambitions novatrices avaient été vouées à l'école secondaire Jacques-Rousseau, inaugurée en 1975. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’au cours des 40 dernières années, l'école a subi de nombreux changements. Le Courrier du Sud a demandé à des employés de longue date de l'établissement de lui raconter leurs souvenirs de carrière.
En 1975, l'école polyvalente Jacques-Rousseau ouvrait ses portes, avec à sa tête le directeur Normand Lapointe. L'établissement, qui portait à l'époque le nom de Longueuil 1, était habité d'un projet pédagogique original et novateur, celui de l'enseignement individualisé et de l'apprentissage continu.
Sylvie Allaire travaille au secrétariat de Jacques-Rousseau depuis son ouverture, alors qu'à seulement 17 ans, elle y avait été embauchée comme agente de bureau. Au fil des années, elle a vu défiler des milliers d'élèves, mais a aussi été témoin de deux changements de commission scolaire et des modifications majeures de la démarche pédagogique de l’école, l'une des premières écoles alternatives au Québec.
En 1975, il n'y avait pas de murs entre les classes et la forme de l'école avait été conçue pour que les élèves puissent circuler comme bon leur semblait. On voyait des élèves plus doués terminer leur secondaire en trois ou quatre ans, et d'autres en six ans.
Mais le modèle avait ses limites et à la fin des années 70, parents, élèves et enseignants s'entendaient pour dire qu'il n'était pas un succès.
«Ça ne fonctionnait pas vraiment! Le concept était très dérangeant pour les élèves», se rappelle Mme Allaire, qui travaille encore à l’école à temps partiel.
Elle se remémore l'époque où il n'y avait ni auditorium ni gymnase et que les classes étaient très petites et en forme d'alvéoles, pour créer un effet de collectivité.
Plusieurs phases de changements
Quelques années ont suffi pour que des demi-murs soient installés, vers 1979, même s'il n'y avait toujours pas de porte. «Certains jeunes creusaient des trous dans les murs; il y avait des trous partout!», raconte Sylvie Allaire.
Les groupes-classes ont été mis sur pied et des échéances mises en place pour mieux encadrer les élèves.
Le 17 septembre 1989, Le Courrier du Sud écrivait dans un article que le ministre de l'Éducation de l'époque, Claude Ryan, annonçait que «le problème des aires ouvertes de la polyvalente Jacques-Rousseau à Longueuil serait réglé au cours des deux prochaines années».
Le ministère injectera 1,3 M$ pour construire des murs. La Commission scolaire régionale de Chambly – ensuite appelée Jacques-Cartier et finalement Marie-Victorin – versera pour sa part 500 000$.
Les vraies classes comme on peut les voir aujourd'hui ont été construites au début des années 90, au grand bonheur du personnel et des élèves.
Arrivé comme enseignant d'histoire et de morale en 1989, André Sirois n'a pas été témoin des ratés du projet d'enseignement individualisé, mais le personnel en place s'est chargé de lui raconter.
«C'était une approche nouvelle qui demandait beaucoup de discipline. Quand je suis arrivé dans l'école, les murs venaient tout juste d'être construits. Je trouvais les élèves tellement silencieux! Ils avaient pris l'habitude d'être discrets. L'école a été rénovée en cours de route et c'est une belle école», constate l'enseignant.
Moins de ressources
Ce qui a le plus changé depuis l'entrée en poste de Sylvie Allaire est la réduction du personnel et l'état de détresse perçu chez les jeunes.
«Les besoins sont plus grands aujourd'hui. Je me rappelle que dans les années 70, il devait y avoir 12 membres à la direction. Aujourd'hui, nous n'en comptons plus que 8.»
Malgré les changements d'époques, de mentalités et l'apparition de l'informatique, Mme Allaire garde d'excellents souvenirs de sa carrière à Jacques Rousseau, elle qui peine à prendre sa retraite de peur de s'ennuyer du contact humain qu'elle entretient avec le personnel et les élèves.