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Kong : le gorille n'a pas fini de divertir

le mercredi 15 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 15 mars 2017

Les attentes étaient grandes. Les appréhensions aussi. La cinquième déclinaison du récit de King Kong s'avère au final être un divertissement monstre qui remplit bien sa mission. Une aventure sur une île luxuriante qui n'a presque rien à envier à celle du jurassique… sauf le scénario.

Le budget était monstrueux. Un portefeuille de 185 M$ à dépenser pour créer un univers de contes et légendes des peuples ancestraux. La majorité de la tarte est allée sans aucun doute à l'animation de synthèse.

Sont ainsi nées des créatures immondes qui oscillent à l'écran dans une chorégraphie reptilienne. Les lézards et les fourmis géantes s'animent dans un réalisme répugnant. Kong: Skull Island est le berceau d'un monde nouveau qui se dévoile à l'écran.

Leur création, additionnée à celle des autres bêtes qui peuplent l'île, permet d'établir un film d'aventure grand public qui plaira sûrement à un large éventail. Comme spectateurs, on fait nos premiers pas entre les immenses feuilles, les étangs inquiétants et les collines accidentées.

Mission

C'est d'ailleurs sous l'angle des découvertes biologiques de cette nouvelle île découverte par les radars américains en 1974 que l'équipe composée de scientifiques et de militaires traversera la dépression atmosphérique entourant Skull Island à la fin de la guerre du Vietnam.

Avec à leur tête le lieutenant Preston Packard (Samuel L. Jackson), les militaires américains sont chargés de la protection des scientifiques dirigés par Bill Randa (John Goodman). Il sera appuyé par Houston Brooks (Corey Hawkins) et un chasseur un peu louche au passé militaire, James Conrad (Tom Hiddleston)

S'ajoute à l'équipe la photographe de guerre, Mason Weaver. La jeune femme flaire l'histoire croustillante en prenant connaissance des personnes qui participent à cette mission de reconnaissance. La mission prend une tournure inattendue alors qu'un immense gorille, choqué par les détonations provoquées pour un calcul sismique, détruit les hélicoptères.

Dispersés à leur écrasement, les membres de l'équipe qui ont survécu devront se retrouver et traverser l'île pour atteindre le point de rendez-vous pour l'extraction.

King Kong

Kong reste le king et son personnage est fidèle à ce que l'on connaît du mythe cinématographique. Construit aussi méchant qu'attachant, le puissant gorille hors norme apparaît un peu plus doux que dans les épisodes précédents. Skull Island est le deuxième film à présenter une histoire différente de l'originale sortie en 1933.

Son animation est bien réussie et c'est tant mieux, car c'est ce qu'on souhaite voir lorsqu'on met les pieds dans la salle.

La nouvelle génération imaginée par le réalisateur Jordan Vogt-Roberts respecte les codes jusqu'ici élaborés.

Son affection pour la belle photographe Mason Weaver (Brie Larson) est exploitée en vue du dénouement final. C'est une recette obligée. On attend cette scène où la jeune femme blonde est recueillie dans les grandes mains de Kong comme une sainte photo imprimée quelque part dans nos lointains souvenirs.

Pauvre scénario

Le scénario n'est toutefois pas aussi touffu que la végétation qui orne l'île. L'action unilatérale et les personnages à faible histoire et à la psychologie composée de clichés font de Kong: Skull Island une autre superproduction qui ne marquera pas l'histoire.

On a de la difficulté à avaler l'obstination du lieutenant Packard à tuer la bête. L'homme de stratégie à la carrière militaire bien remplie devrait comprendre rapidement que les effectifs manqueront inévitablement dans cette bataille contre Kong.

Tout tourne autour de cette dualité alors qu'elle n'est que secondaire. On comprend rapidement l'enjeu réel qui habite cette île aux monstres, et le fait de revenir constamment à ce discours de «tuons la bête» est redondant.

On évoquera d'ailleurs ce slogan la semaine prochaine avec la sortie ce vendredi 17 mars de La Belle et la Bête. Car Kong n'est pas le seul roi bestial à craquer pour une jolie jeune femme ce mois-ci.

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