La crise de l’eau revient hanter la Ville de Longueuil
La Ville de Longueuil déplore que sa présence dans le palmarès des «pires délinquants environnementaux du Québec», dressé par le Journal de Montréal le 19 avril, «ne reflète pas tous les efforts» qu’elle déploie en matière de gestion de l’eau.
Ce classement des «pires» entreprises et institutions est basé sur le montant total des contraventions données par le ministère de l’Environnement du Québec au cours des 10 dernières années.
L’amende de 190 915$ qu’a dû payer la Ville de Longueuil à la suite de la crise de l’eau en 2015 explique sa présence en 10e position de ce classement peu reluisant.
Rappelons que le bris d’une conduite d’alimentation à la station de pompage d’eau brute le 14 janvier 2015 a entraîné un déversement de 28 000 litres d’hydrocarbures dans le réseau d’égout et le fleuve Saint-Laurent, contaminant un puits d’eau brute.
Durant trois jours, 280 000 résidents des arr. du Vieux-Longueuil et de Saint-Hubert, ainsi que de Boucherville et de Saint-Bruno-de-Montarville ont été privés d’eau.
«Cette crise a toutefois été le levier d’une importante réflexion stratégique qui a mené à l’adoption par le conseil d’agglomération, à l’unanimité, de la Stratégie de l’eau 2020-2030», insiste la Ville.
Cette Stratégie comporte un plan d’action «qui reflète un engagement collectif fort de tous les acteurs de l’eau envers un service fiable et performant», ajoute-t-elle.
Elle poursuit aussi un objectif de pérennité des infrastructures.
Deux ans après son adoption, 10% des actions ont été complétées et 70% sont en cours de réalisation, selon la Ville.
Elle nomme entre autres la création de deux réserves financières et une hausse de 45% des ressources dédiées à l’opération et à l’entretien des usines.
Par ailleurs, la Ville cite les attestations «3 étoiles» obtenues au cours des dernières années dans le cadre du Programme d’excellence en eau potable.
Retour sur la crise
Questionnée à savoir si les stratégies de communications ont été revues à la suite de la crise de l’eau, la Ville «nuance» l’affirmation selon laquelle elle aurait «attendu» 24 heures avant d’émettre l’avis de non-consommation d’eau.
«La fuite initiale était dirigée à l’égout et rien ne laissait suggérer que l’eau brute avait été touchée, se défend-elle. De fait, la contamination s’est produite graduellement de façon souterraine sur une période d’environ 24 heures.»
L’avis de non-consommation avait été émis en concertation avec le ministère de l’Environnement dès que le réseau d’eau potable avait été affecté.
Sur le plan des communications, un automate d’appels pour aviser les citoyens en temps réel (par téléphone, courriel et texto) et 11 panneaux numériques sur le territoire s’ajoutent à la page d’accueil du site Web de la Ville et aux médias sociaux pour rejoindre rapidement les citoyens en cas d’urgence.