La mairesse Caroline St-Hilaire victime de menaces sur Facebook
La mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire a reçu des menaces à peine voilées sur Facebook à la suite de sa déclaration sur la langue d’usage au conseil municipal.
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) analyse les déclarations faites par plusieurs centaines d’internautes sur le compte Facebook de la mairesse, dont un certain Jake Bonn, qui a écrit «Cette femme est un fasciste et doit être traitée exactement le même que Benito Mussolini. Il a été suspendu à un crochet de viande!».
Une surveillance policière des réseaux sociaux a été mise en place et une protection policière de la mairesse serait envisagée pour les prochains jours. Le SPAL a peu de commentaires à faire à ce sujet, mais soutient qu’il prend l’affaire au sérieux.
«Non à l’intimidation»
Caroline St-Hilaire a commenté l’affaire sur sa page Facebook ce matin, confirmant les propos haineux. «Je réitère que la Ville de Longueuil est, depuis toujours, une ville juridiquement francophone.
Plus loin, elle indique: «Je dis non à l’intimidation. Personne ne viendra ébranler mes convictions et certainement pas mon désir de contribuer à servir mes concitoyens et à protéger la langue française. Je demande à tous d’éviter les débats haineux, irrespectueux et les menaces qui vont à l’encontre des principes fondamentaux de la démocratie».
Débat sur le français
Le débat sur la langue au conseil municipal est à l’origine de ces menaces. La mairesse a indiqué sur sa page Facebook en début de semaine son irritation face au fait que le chef de l’opposition Robert Myles traduit systématiquement tous ses propos en anglais lors des assemblées du conseil municipal.
Elle indiquait entre autres: «Nous sommes au Québec et les délibérations au conseil DOIVENT se faire en français. La Ville de Longueuil n’est pas une administration bilingue, point final. Elle est française et elle le demeurera tant et aussi longtemps que je serai là pour la diriger!».
Ces déclarations de la mairesse de Longueuil ont fait réagir un peu partout au Canada.
Robert Myles intimidé lui aussi
Le chef de l’opposition officielle et président de l’arr. de Greenfield Park a eu vite fait de réagir à toute cette situation, émettant un communiqué de presse en début d’après-midi pour dénoncer «toutes formes de menaces faites à l’égard de Caroline St-Hilaire».
«Je suis moi-même victime d’insultes et d’intimidation depuis le début de cette saga et je dirais même depuis le début de mon mandat, en décembre 2013», ajoute-t-il.
Robert Myles en profite par ailleurs pour réitérer son engagement à s’exprimer de façon bilingue au conseil. «Je respecte tous les citoyens de Longueuil et parce que je les respecte, je continuerai à m’exprimer en français et en anglais aux réunions du conseil, comme je l'ai toujours fait. Je crois qu'il est irresponsable de la part de la mairesse d'ouvrir cette boîte de Pandore. Cela n'a jamais été un problème dans le passé et je ne parviens pas à comprendre pourquoi il est devenu nécessaire pour l’administration St-Hilaire de le faire maintenant.» (C.L.)