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La mairesse de Brossard lève le ton en séance du conseil municipal

Il y a 5 heures
Modifié à 15 h 51 min le 18 octobre 2024
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

La mairesse de Brossard Doreen Assaad s'est emportée à la séance du conseil municipal le 15 octobre, à la suite d’une intervention d’un citoyen. Ce dernier a allégué s'être fait harceler par le conjoint de la mairesse en plus de mentionner la présence de ses filles à la séance de septembre. Aux yeux de Mme Assaad, cette «attaque» envers ses filles est la ligne à ne pas franchir. 

M. Latour assiste assidûment aux séances du conseil. Le 15 octobre, il a raconté son expérience du mois précédent. 
Avant le début de l’assemblée, il avait remarqué la présence de deux adolescentes installées à la table réservée aux journalistes, qui se sont ensuite déplacées ailleurs dans la salle. Une journaliste, avec qui M. Latour semble avoir échangé, était aussi à la table. 

Il dit ensuite avoir été dérangé par un homme qui parlait fort à la journaliste. Il a demandé au citoyen d’aller s’asseoir. M. Latour a relaté aussi avoir été «agressé verbalement, à l’extrême» par cet homme, en fin de séance du conseil. Cet homme serait «le conjoint de la mairesse», a-t-il avancé. 

«Je suis parti sans intervenir, car j’avais peur à ma sécurité. Je suis descendu et il criait encore. Je n’ai jamais pensé d’être harcelé à Brossard», a-t-il relaté. Il a demandé à la mairesse qu’il soit banni des séances. 

« Restez loin de mes filles »

Mme Assaad a d’abord affirmé que 95% des interactions des citoyens à son endroit sont «polies, dans le respect et constructives». Elle reconnait qu’une faible minorité de citoyens peuvent être plus vindicatifs et insistants.

«Je deal avec ça, ça fait partie de la game. Je suis capable de le tolérer, car le positif est tellement meilleur que le négatif. Mais croyez-moi que c’est quand même négatif, et je dirais même parfois toxique comme comportement. Toxique et virulent», a-t-elle lancé, visiblement en colère.

«Quand j’entends qu’on s’attaque à deux adolescentes – mes filles –, ma famille, ça dépasse une limite acceptable, a-t-elle poursuivi. Ça me désole tellement, car ce ne sont pas eux, les élus. C’est tellement gratuit et facile.»

«Deux ados qui sont assises à une table… So what? Franchement! […] Venez me poser toutes les questions, traitez-moi comme vous voulez, mais restez loin de mes filles!» a-t-elle conclu, sous les applaudissements des citoyens.

Entre engagement et acharnement

En entrevue, la mairesse précise ne pas vouloir personnaliser le débat. Elle se désole surtout que le citoyen ait laissé entendre des «insinuations et demi-vérités» en voulant créer un «faux débat».

Elle a vécu cette intervention comme une « intrusion dans sa vie privée, une instrumentalisation de sa famille», alors que ses filles n’étaient là que pour l’encourager et «voir leur mère en action».

«On doit déterminer une ligne», signifie-t-elle. Elle croit aussi que son intervention a «fait du bien» à ses collègues élus.

Elle se dit consciente que les critiques qui peuvent donner lieu à des «débats plus corsés» font partie de la vie démocratique, mais émet une nuance. «Je pourrais compter sur les doigts d’une main les citoyens quérulents qui reviennent constamment, que ce soit à la séance du conseil, ou par des demandes d’accès à l’information exagérées, mentionne-t-elle. Pour eux, c’est de l’engagement, mais ce ne l’est pas. C’est de l’acharnement.»

L’élue remarque aussi la tendance observée un peu partout au Québec, selon laquelle des citoyens se montrent plus incisifs à l’égard des élus.

«Je suis à mon deuxième mandat comme mairesse. Je suis outillée et capable de faire face à la joute politique. Je continue de faire mon travail avec beaucoup de bonheur, car on a tellement de <@Ri>feedback<@$p> positif», assure-t-elle, se désolant toutefois que ce manque de respect pourrait dissuader des citoyens à se lancer en politique.

 

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