La mairesse fait le point sur l’église anglicane de Saint-Lambert
La mairesse de Saint-Lambert, Pascale Mongrain, est catégorique sur l’église anglicane : le bâtiment est dangereux, la Ville ne peut se permettre des années de recours judiciaires, il n’y a pas eu de «tractations» avec l’éventuel nouveau propriétaire, Éric Lemieux, et ce dernier veut présenter son projet lors d’une consultation publique.
Mme Mongrain réagit ainsi aux propos du conseiller municipal Loïc Blancquaert et trouve inacceptable ses propos suggérant qu’il y a eu un manque d’éthique dans ce dossier.
Tout a été fait selon les règles de l’art, soutient-elle : le promoteur a cogné à la porte de la direction générale afin de s’informer de la situation, de manifester son intérêt pour un projet sur le terrain et de voir l’intérêt pour une entente tripartite avec la Ville et l’actuel propriétaire, Stéphane Boivin.
Environ une semaine avant que le projet soit présenté aux membres du conseil en août, le directeur général, la greffière et la cheffe de l’urbanisme ont convoqué la mairesse pour avoir son pouls sur le projet.
«Il fallait voir si la mairesse était d’accord avec ça. Si ça n’avait pas eu de bon sens, bien, on serait arrêté là. Mais ça avait du bon sens, alors on a continué», explique Mme Mongrain au Courrier du Sud.
«Il n’y a pas eu de rencontre avec le promoteur ni avec Annie Lemieux [la sœur d’Éric Lemieux, également impliquée dans le projet]. Il n’y a pas eu de conversation téléphonique. Et je trouve malhonnête et pas éthique de la part de M. Blancquaert de vouloir planter le doute dans la tête des citoyens que l’administration ou moi ayons fait quelque chose d’illégal et pas éthique. Ça, c’est vraiment inacceptable», poursuit-elle.
L'arrière de l'église anglicane a encore plus mauvaise mine que l'avant. Le bâtiment est clôturé depuis janvier, à la demande des pompiers. Malgré tout, des jeunes sautent parfois les clôtures et s'aventurent sur le terrain dangereux, indique Pascale Mongrain. (Photo : Gracieuseté)
Consultation
La mairesse réitère en outre que le promoteur devra suivre «toutes les étapes réglementaires de notre ville» et présenter un projet détaillé «comme tout citoyen est obligé de le faire». Elle souligne de plus que M. Lemieux a bel et bien le désir de présenter son projet lors d’une consultation publique.
Concernant le recours judiciaire entamé par la Ville contre le propriétaire actuel afin de reprendre possession de l’immeuble – et celui de M. Boivin pour récupérer les sommes investies dans l’immeuble, Mme Mongrain croit que Saint-Lambert a tout à gagner de régler le tout rapidement.
«C’est absurde de prendre un recours et s’obstiner à ne jamais vouloir le régler ou considérer un règlement à l’amiable. Notre avocat nous parle de 4, 5, 6 ans si on continue. Ça va nous coûter des honoraires juridiques et il ne se passera rien pour le bâtiment pendant ce temps-là», note-t-elle.
Par ailleurs, la mairesse évoque les doléances de plusieurs citoyens concernant l’état du bâtiment, exprimées durant la campagne électorale et depuis.
Visiblement délabré de l’extérieur, il est encore pire aux endroits non visibles de la rue, assure Mme Mongrain, évoquant la façade arrière défoncée, un immense trou dans le plancher et une moisissure omniprésente.
«Un coup de vent peut démolir cet immeuble-là», résume-t-elle.