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La vague de départs se poursuit à l’Office municipal d’habitation
le lundi 30 novembre 2020
Modifié à 10 h 29 min le 30 novembre 2020
«L’hécatombe» au sein du personnel de l’Office municipal d’habitation de Longueuil (OMHL) révélée par Le Courrier du Sud le 13 octobre se poursuit. Le journal a appris que près d’une dizaine d’employés supplémentaires ont quitté récemment ou s’apprêtent à le faire.
Ces nouveaux départs porteraient à 23 le nombre d’employés ayant été congédiés ou ayant quitté de leur plein gré depuis l’arrivée de la nouvelle directrice générale Danielle Lavigne, en juillet 2019. De ce nombre, qui représente environ 35% des effectifs de l’Office, plusieurs comptaient des dizaines d’années d’expérience.
Plusieurs départements de l’OMHL se retrouveraient ainsi déserts ou en cruel manque d’effectifs, dont le service des immeubles – responsable de l’entretien et des réparations –, le service à la location et le service à la clientèle.
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«Des dizaines de logements demeurent vacants et les services offerts aux locataires sont compromis», soutient le coordonnateur de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ) Robert Pilon.
Des services de «piètre qualité»
Le 10 novembre, le comité consultatif des résidents (CCR) de Longueuil tenait une rencontre avec les délégués des immeubles membres du territoire. Treize sur quatorze auraient affirmé avoir constaté des lacunes inacceptables dans les services à la clientèle de l’OMHL au cours des derniers mois. Des doléances que le président du CCR Réjean Gosselin a communiquées à la présidente du conseil d’administration de l’Office Monique Bastien, dans une lettre datée du 13 novembre.
«On assiste à une démobilisation des locataires et à une résignation face à la piètre qualité des services», y indique entre autres M. Gosselin.
«C’est frappant : tout le monde dit qu’appeler à l’OMHL ne sert plus à rien, qu’il n’y a pas de suivi et qu’on parle toujours à quelqu’un de différent.»Plusieurs des délégués auraient par ailleurs signalé que l’entretien des immeubles n’était plus du tout ce qu’il était, les préposés à l’entretien étant totalement absents dans certains immeubles ou surchargés de travail dans d’autres. Intervention de la SHQ Devant l’ampleur du problème, la FLHLMQ réclamait de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation Andrée Laforest le 30 septembre la tenue d’une enquête et la possible mise en tutelle de l’OMHL. Dans sa réponse à la Fédération, le 7 octobre, la Société d’habitation du Québec (SHQ), de qui relève la gestion des Offices municipaux d’habitation, affirme avoir «effectué plusieurs interventions auprès des administrateurs de l’OMHL pour s’assurer que les mesures nécessaires soient mises en place pour redresser la situation». Le 16 octobre, la SHQ indiquait par ailleurs au journal qu’une personne-ressource avait été désignée pour accompagner l’OMHL et son C.A. dans la recherche de solutions. «Les choses se reprennent en main progressivement au chapitre de la collaboration avec les employés autant qu’avec les dirigeants, indiquait de son côté le conseiller municipal de Saint-Lambert et membre du C.A. de l’Office Philippe Glorieux, lors de l’assemblée du conseil municipal du 16 novembre. Un consultant est au travail et va nous faire des recommandations bientôt.» À LIRE AUSSI : « Combien de naufragés faudra-t-il pour que Longueuil lance des bouées ? » Approché par Le Courrier du Sud pour commenter l’évolution du dossier, l’OMHL indiquait le 10 novembre que la présidente du C.A. avait «donné suite au suivi de ce dossier», en fournissant une mise à jour de l’état des logements (voir plus bas). La SHQ n’avait quant à elle pas retourné les demandes d’informations ou d’entrevues du Courrier du Sud au moment de la publication.– Robert Pilon, coordonnateur de la FLHLMQ