La vérificatrice générale de Longueuil identifie des lacunes

Le dernier rapport de la vérificatrice générale de Longueuil Francine Brunette rapporte que certains produits dangereux sont mal entreposés dans les installations de la Ville, que des pièces à convictions sont conservées dans des conteneurs qui ne sont pas cadenassés et que certaines mesures pourraient être mises en place pour réduire les coûts en essence pour les autopatrouilles.
Des produits dangereux
La vérificatrice générale estime que des corrections doivent être apportées en ce qui a trait aux matières résiduelles dangereuses entreposées dans les trois ateliers des travaux publics de la Ville et à l'atelier mécanique d'un poste de police. Longueuil doit aussi revoir la gestion des résidus domestiques dangereux qui sont apportés par les citoyens dans les différents écocentres.
Le rapport note par exemple qu'à «l'un des ateliers des travaux public, on retrouve un banc de parc sur lequel des citoyens ont déposé des piles, des pots de peinture et des bonbonnes de propane, et ce, malgré la consigne indiquant que cela est interdit».
Aussi, aucun intervenant des Travaux publics n'a pu fournir aux vérificateurs un inventaire des règles liées aux matières dangereuses. Cela fait dire à la vérificatrice générale que la responsabilité de la gestion et de l'entretien des entrepôts devrait relever d'une seule direction de service, imputable.
Longueuil souhaite aussi se munir d'un système d'alertes à la population en cas de déversement de produits chimiques.
La situation est également problématique dans les usines d'eau potable, note le rapport, puisque les lieux d'entreposage de l'alun et du chlore gazeux, deux produits dangereux, sont mal identifiés et l'accès n'y est pas suffisamment restreint. Par exemple, la clé de la porte de la salle de chlore gazeux d'une des usines était accrochée sur un mur, ce qui ne permet pas de faire le suivi des personnes qui y entrent. Cette situation a été corrigée depuis.
Des pièces à convictions mal gardées
En janvier 2015, le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) gérait 30 658 lots actifs comprenant 39 267 pièces saisies aux fins d'enquête, note la vérificatrice générale, qui estime que les pièces à convictions sont bien classées, mais que des améliorations sont à apporter à l'entreposage.
Par exemple, les formulaires de contrôle ne sont pas toujours signés par des gestionnaires. Aussi les préposés de la salle des pièces à convictions utilisent tous le même profil d'administrateur pour le système d'inventaire et aucun décompte exhaustif n'a permis de valider l'intégralité du stock. Il existe aussi un risque qu'un policier ne retourne pas immédiatement une pièce à conviction faute de temps ou à cause d'une absence prolongée.
Aussi, le SPAL loue 11 conteneurs extérieurs chez un fournisseur pour les saisies d'équipements de serre et de drogues. En plus d'augmenter le temps de déplacement des policiers, la sécurité est menacée parce que le fournisseur a la clé des conteneurs, qui ne sont pas tous cadenassés.
La vérificatrice générale encourage le SPAL à trouver des options moins coûteuses que la location d'un local à 20 000$ par année pour l'entreposage des vélos saisis. À ce sujet, le contentieux de la Ville travaille à des ententes avec des organismes communautaires qui voudraient récupérer les vélos.
Réduire les coûts en essence
Pour diminuer la facture d'essence de 1,1 M$ des 281 véhicules des policiers de Longueuil, la vérificatrice générale suggère que le Service de police de l’agglomération (SPAL) négocie des ententes avec des pétrolières du territoire pour que les policiers puissent y faire le plein au lieu de se rendre aux deux points d'approvisionnent, ce qui augmente le temps de déplacement.
Aussi, la vérificatrice suggère de mieux appliquer la rotation des véhicules pour uniformiser l'usure. Les clés sont souvent attribuées en fonction de l'ancienneté des policiers ou du niveau de priorité de l'intervention, et non selon l'ordre prévu. Les policiers doivent aussi être sensibilisés à la bonne conduite pour réduire la consommation d'essence, en dehors des interventions d'urgence.