L’Aéroport métropolitain de Montréal en vitrine devant la communauté des affaires
MET – Aéroport métropolitain de Montréal était à l’honneur lors d’un dîner devant la communauté d’affaires, organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud le 10 juin à Longueuil. Terminal, bruit, circulation, environnement, voici quelques-uns des thèmes qui ont été abordés.
Un terminal en 2025
Le nouveau terminal en construction à l’aéroport situé dans l’arr. de Saint-Hubert est toujours prévu pour ouvrir en 2025.
«Il y aura de trois à cinq transporteurs, de 25 à 30 destinations dès l’ouverture», a informé Yanic Roy, PDG du MET – Aéroport métropolitain de Montréal.
On connaît déjà Pascan, qui offrira une desserte régionale, et Porter, qui assurera des vols vers les grandes villes canadiennes. Concernant les autres transporteurs, M. Roy a indiqué que des négociations sont en cours.
L’hôtel Holiday-Inn, aussi en construction, devrait ouvrir le même jour que l’aérogare. Selon M. Roy, un deuxième hôtel est également dans les plans.
Bruit
Simon-Pierre Diamond, vice-président des affaires corporatives, des communications et du marketing du MET, est revenu sur les enjeux de bruit et l’étude acoustique produite par la firme Stantec, qui projette une réduction de 20% du bruit de l’aéroport en 2025.
«Ç’a l’air dur à croire, mais c’est extrêmement scientifique. Nous, on s’engage à répéter cet exercice-là sur une base périodique, chaque deux ans, chaque trois ans», a-t-il notamment évoqué.
«Je pense sincèrement que dans cinq ans, on se reparle de ça et que ça aura été une fausse peur», a ajouté M. Diamond.
Circulation
À propos de la circulation dans le secteur, M. Roy a souligné qu’une étude de circulation a été réalisée sur les pourtours de l’aéroport et que des aménagements seront réalisés bientôt, notamment l’ajout de feux de circulation et l’élargissement de certaines voies.
Il a également indiqué que l’aéroport «se penche actuellement» sur le réseau plus éloigné, évoquant entre autres la route 116 et l’autoroute 30.
Pour sa part, M. Diamond a affirmé que la mobilité dans le secteur ne relève pas seulement l’aéroport, que le dossier touche de nombreux intervenants.
Il a de plus estimé que la majorité de la circulation ajoutée dans le secteur avec l’arrivée de l’aérogare se fera hors des heures de pointe, précisant cependant que le nouveau terminal ajoutera «à peu près un millier de voitures» en heure de pointe.
Décarboner l’aviation
L’aéroport s’est doté d’un directeur scientifique en mars : Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM. Celui-ci dirigera le futur laboratoire de recherche et d’innovation de l’aéroport, qui se penchera sur différents enjeux tels la cybersécurité, l’intelligence artificielle, mais aussi la décarbonation de l’aviation, alors que le milieu de l’aviation s’est engagé à être carboneutre en 2050.
«Moi je me demande : comment ils peuvent le faire? Parce que si aujourd’hui, par exemple, vous commandez un Airbus A320, vous le recevez dans six, huit ans, cet avion-là, vous allez le garder pendant 25 ans, l’objectif 2050 est passé», a soutenu M. Ebrahimi.
Celui-ci estime donc que le laboratoire pourrait travailler avec différents chercheurs, par exemple, sur les carburants alternatifs, l’unique façon selon lui d’atteindre la cible de 2050. «Soyons un petit peu la bougie d’allumage, le catalyseur pour démarrer cette activité-là», a-t-il mentionné.
Pertinence du projet
M. Ebrahimi et M. Roy et ont tous deux parlé de la croissance de l’industrie aéronautique afin de démontrer le besoin d’un tel projet à Saint-Hubert. M. Roy a évoqué le plan d’expansion d’Aéroports de Montréal, «qui portait la capacité de Montréal sous les 30 millions de passagers».
«Mais Montréal serait déjà à 30 millions de passagers pour la grande région en 2030, 40 millions en 2040, 50 millions en 2050, donc il y a besoin d’ajouter de la capacité», a-t-il projeté.
À l’échelle mondiale, M. Ebrahimi estime qu’il y aura 9 à 10 milliards de passagers d’ici 2030. «Pour transporter 10 milliards de personnes, pour faire atterrir et décoller ce monde-là, il se trouve que ça prend des aéroports.»
Celui-ci a également noté que la tendance en Amérique du Nord et en Europe favorise les réseaux d’aéroports dans une région, plutôt qu’un seul méga-aéroport.