L’année de toutes les séries pour Virginie Ranger-Beauregard

Dans sa jeunesse, après avoir regardé un film, Virginie Ranger-Beauregard se rendait dans son sous-sol et incarnait les personnages féminins qu’elle venait de découvrir. «J’absorbais beaucoup d’éléments, j’imitais tous les tics de la personne, la façon dont elle replaçait ses cheveux», évoque-t-elle. Aujourd’hui, c’est peut-être elle que les jeunes filles imitent dans leur sous-sol.

La comédienne qui a grandi à Longueuil fait plus que jamais sa place dans le milieu. Elle est déjà apparue dans quatre séries au cours de la dernière année, dont un premier rôle dans Manuel de la vie sauvage sur Séries Plus, et on devrait la voir au moins deux autres fois d’ici la fin de 2022.

Jointe au téléphone par le Courrier du Sud, elle se réjouit de voir l’élan que prend sa carrière.

«Ce qui est compliqué dans le milieu, c’est que c’est difficile de déterminer les facteurs qui font que ça marche ou non, explique la comédienne. Évidemment, il y a le talent, mais c’est plus que ça. C’est aussi une question de physique, de casting, d’âge. Parfois, le réalisateur te veut, le producteur te veut, mais le diffuseur veut quelqu’un de plus connu, alors tu n’as pas le rôle.»

«Alors quand ça se passe bien et qu’on travaille beaucoup, on en profite et on travaille fort pour perdurer, parce que ça peut s’arrêter à tout moment», ajoute-t-elle.

Fascinée par l’univers du film

Introduite dès l’enfance aux plateaux de tournage alors que son père était marionnettiste, le chemin vers le métier d’actrice s’est fait naturellement pour Virginie Ranger-Beauregard.

Après avoir fait de l’improvisation à l’école secondaire, elle n’avait pas de plan précis pour le cégep. Sa sœur aînée s’était inscrite en théâtre et avait aimé l’expérience. Elle a donc suivi sur ses pas.

«Au cégep, on parlait de passer les auditions pour les écoles de théâtre et je me disais : ah ok, je pourrais aussi faire ça! Les affaires se sont juste alignées dans l’ordre naturel des choses», explique l’actrice.

À cette époque, elle a également travaillé pendant deux ans au club vidéo Bellerive, sur le boulevard Roland-Therrien à Longueuil. Dans l’établissement aujourd’hui fermé, ce n’est pas une actrice en particulier qui l’a inspirée, mais tout l’univers du cinéma.

«J’ai dû voir tous les films qui sont sortis pendant ces deux années-là. Juste de participer à cet univers-là, faire partie du septième art, ç’a été une inspiration et une motivation.»

La comédienne est diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 2012. (Photo : Gracieuseté – Eva Maude TC)

Retrouvailles avec Xavier Dolan

Lorsqu’ils se sont côtoyés en troisième année du primaire à l’école Plein-Soleil de Longueuil, Virginie Ranger-Beauregard et Xavier Dolan ne se doutaient probablement pas qu’ils seraient un jour côte à côte sur un plateau de tournage.

Les retrouvailles entre le réalisateur émérite et l’actrice se sont produites il y a quelques années, mais c’est à l’automne qu’ils apparaîtront ensemble pour la première fois à l’écran, dans la série La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé sur Club Illico. Xavier Dolan y tient d’ailleurs le double rôle de réalisateur et acteur.

«Quand on s’est revu la première fois, il ne se souvenait pas que j’étais sa blonde en troisième année, révèle-t-elle en riant. Et ce qui est drôle, c’est que dans la série, je vais justement jouer sa blonde. C’est vraiment un tout petit rôle, mais il n’était pas question que je le refuse.»

La comédienne sera également de retour au petit écran après la pause estivale dans STAT, la nouvelle série de Radio-Canada en milieu hospitalier, qui prendra la plage horaire de District 31. Elle y tiendra le rôle d’une travailleuse sociale.

Un rôle qui lui tenait à cœur

À la suite de quelques auditions, l’actrice a été choisie pour jouer dans la série Manuel de la vie sauvage.

Après avoir incarné plusieurs personnages secondaires depuis le début de sa carrière, elle était visiblement fière d’avoir obtenu un premier rôle dans un projet qui lui tenait à cœur.

«Quand on passe des auditions, il y a parfois des rôles qui nous parlent en particulier et celui-là en était un, raconte-t-elle. J’avais le sentiment d’être sur mon x et tout le monde sur le projet trouvait ça important. On était tous conscients de la qualité du show et je trouve que cette qualité-là a paru.»

Cinq rôles marquants

Stéphanie Malo – District 31 (2017-2022)

Ève – Manuel de la vie sauvage (2022)

Noémie – Les invisibles (2019)

Véronique Simard – Au secours de Béatrice (2014-2017)