L’ARTM veut augmenter de 35% l’offre de transport à l’intérieur de l’agglomération
Alors que 19% des déplacements motorisés entrants et sortants de l’agglomération de Longueuil sont effectués en transport collectif, ce dernier est utilisé pour seulement 8% des déplacements internes. Un constat que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) souhaite changer grâce à son Plan stratégique de développement (PSD). À LIRE AUSSI : « On va remplacer la voie réservée par de la fiabilité » «Sur 10 ans, on veut augmenter de 35% l’offre sur le territoire de l’agglomération de Longueuil, explique le directeur exécutif Planification des transports et mobilité de l’ARTM Daniel Bergeron, en entrevue au Courrier du Sud. Pour l’ARTM, cela signifie augmenter le nombre de lignes et de services sur le territoire, mais également hausser la fréquence des passages, améliorer la vitesse des déplacements, et bonifier le confort et la fiabilité du transport. «On a une certaine chance parce qu’avec l’arrivée du REM, on a l’opportunité de récupérer l’offre de service actuelle du Réseau de transport de Longueuil (RTL) sur la voie réservée du pont, ajoute M. Bergeron. Une bonne partie de cette offre de service pourra être réinjectée dans l’agglomération, dont vers son centre-ville.» L’ARTM souhaite également presque doubler les services actuels d’Exo, dont l’offre est en ce moment beaucoup moins intéressante que celle des grands centres. Des mesures comme de nouvelles voies réservées permettront de meilleurs déplacements d’est en ouest à l’intérieur de la couronne sud, mais également vers et en provenance de l’agglomération. Simplifier les tarifs mais aussi les modes de paiement La refonte tarifaire présentée cet automne devrait également simplifier la vie des usagers de l’ensemble de la Rive-Sud, proposant un tarif unique pour l’agglomération de Longueuil et un tarif unique pour l’ensemble de la couronne sud. Questionné au sujet d’une possible diversification des modes de paiement, Daniel Bergeron explique que deux améliorations sont actuellement en planification : permettre aux utilisateurs occasionnels de payer avec une carte de crédit au lieu de l’argent comptant et permettre aux usagers réguliers d’ouvrir un «compte mobilité» et d’être facturés à la fin de chaque mois selon leur utilisation des services. «On ne veut pas éliminer les options qui existent déjà et qui sont appréciées, comme la carte mensuelle, que détiennent 75% de nos usagers, mais plutôt offrir de nouvelles options», précise le directeur exécutif. Offerte depuis quelques mois pour un billet unique, l’option de paiement à l’aide d’un téléphone cellulaire, sans carte Opus, pourrait par ailleurs être étendue aux cartes mensuelles. Transport collectif et aménagement du territoire Les objectifs du PSD, présenté le 27 octobre, sont plus qu’ambitieux : augmenter l’offre de service de 60%; hausser de 25 à 35% la part du transport collectif en pointe du matin; et réduire de 14% les déplacements en auto. Le tout, au cours des 10 prochaines années. Parmi les objectifs du PSD se trouve également la volonté d’arrimer le transport collectif à l’aménagement du territoire.
«Le transport des personnes génère 40% des émissions de gaz à effet de serre de la province. Pour diminuer notre production de GES, le transport collectif est la solution.»«Les quartiers TOD [Transit Oriented Development], c’est le point de départ, mais on souhaite franchir un pas de plus, soutient Daniel Bergeron. Par exemple, dans les axes des boul. Taschereau et Roland-Therrien, plus que des quartiers TOD, c’est tout un corridor urbain d’activités qu’on veut créer.» Le but? Ne pas simplement offrir à l’usager de traverser un secteur «vide» pour se rendre de son quartier à son lieu de travail, mais créer un milieu très vivant offrant tout un corridor d’activités. «Le boul. Taschereau par exemple a un très grand potentiel dynamique, mais qui est orienté seulement vers l’auto actuellement. On veut lui donner une vision plus humaine.» Et le financement? Les objectifs du PSD s’accompagnent évidemment d’une facture salée, avoisinant les 45 G$. De quelle façon sera-t-il financé? «On travaille actuellement à cette question avec nos collègues du ministère des Transports», répond d’entrée de jeu Daniel Bergeron. «Mais si on veut vraiment un virage vers une mobilité durable, le modèle de financement actuel ne fonctionne pas, poursuit-il. Actuellement, 70% des investissements gouvernementaux en transport visent le transport routier, contre 30% pour le transport collectif. Il y a peut-être là une piste de réponse.»– Daniel Bergeron, directeur exécutif Planification des transports et mobilité de l’ARTM