Le Bloc, la « seule véritable option » pour défendre les intérêts du Québec

Les candidats du Bloc Québécois Denis Trudel, Stéphane Bergeron, Nathalie Boisclair et Marie-Laurence Desgagné (Photo : Le Courrier du Sud – Geneviève Michaud)
Se présentant comme étant les seuls qui défendront sans compromis les intérêts du Québec à la Chambre des communes, les candidats locaux du Bloc québécois entendent intervenir sur de nombreux enjeux lors d’un prochain mandat, de l’environnement à la langue française, en passant par le logement et la santé.
Peu impressionnés par le bilan du gouvernement Trudeau, les candidats bloquistes dénoncent en premier lieu «l’hypocrisie libérale» face à l’environnement.
«Les Libéraux font semblant de se préoccuper de l’environnement mais leur bilan est catastrophique», clame Denis Trudel.
«Je remarque beaucoup de cynisme chez les jeunes par rapport au vote fédéral. Ils ont beau voter pour l’environnement, ce n’est pas ce que les Libéraux leur servent au final.»
– Marie-Laurence Desgagné, candidate dans Brossard–Saint-Lambert
«Les gens sont prêts à ce qu’on prenne des mesures musclées, poursuit le député sortant. Au Bloc, on veut être une force agissante au parlement, qui va réclamer des fonds qui vont être utilisés pour le futur.»
Les Bloquistes déplorent que les Libéraux n’aient pratiquement rien fait jusqu’à présent pour atteindre la cible de diminution des GES de 30% des niveaux de 2005 d’ici 2030.
«On se fixe des cibles médiocres et peu ambitieuses et on ne les atteint même pas!» s’insurge Stéphane Bergeron.
Les candidats rappellent également que les deux milliards d’arbres que les Libéraux se sont engagés à planter d’ici 2030 se font toujours attendre.
«J’ai planté plus d’arbres que les Libéraux depuis que je suis député», lance Denis Trudel.
«Mais au-delà de planter des arbres, la transition va demander des changements drastiques dans notre mode de vie et il faut les rendre attrayants, avance Marie-Laurence Desgagné, la jeune candidate du Bloc dans Brossard–Saint-Lambert. Il faut entre autres s’assurer que notre transport collectif soit assez bien financé et soit attirant pour que les gens fassent la transition.»
Transport et aéroport
Les candidats bloquistes rappellent que le Québec, et Longueuil en particulier, est une terre d’opportunités dans le domaine de l’électrification des transports.
«Il y a une importante filiale électrique qui se développe chez nous mais le gouvernement libéral fait des mauvais choix et l’argent fédéral s’en va en Alberta et dans l’industrie du pétrole», déplore Denis Trudel.
«On continue d’investir dans une industrie du passé», se désole Stéphane Bergeron.
«C’est dommage que le Réseau de transport de Longueuil doivent acheter des midibus électriques chinois alors qu’on a tout ce qu’il faut pour développer des véhicules électriques ici, déplore Nathalie Boisclair. Il faut que le gouvernement y injecte de l’argent.»
«On aimerait voir des projets réellement vers sortir du Fonds [pour un gouvernement] vert.»
– Nathalie Boisclair, candidate dans Longueuil–Charles-LeMoyne
Pour Denis Trudel, le gouvernement doit également s’impliquer encore plus dans le dossier du développement de l’aéroport de Saint-Hubert. «On n’est pas contre le développement, mais il faut une vraie consultation publique sur le sujet», affirme-t-il.
«Qui dit développement aujourd’hui dit nécessairement développement durable et un des principes fondateurs du développement durable est l’acceptabilité sociale, ajoute Stéphane Bergeron. On ne peut pas planifier le développement en marge du monde.»
Des sous pour le logement et la santé
«Les Libéraux disent qu’ils agissent en logement, mais là aussi, leur bilan est catastrophique, poursuit Denis Trudel. Leur stratégie est mal enlignée.»
Selon le député sortant, les chiffres démontrent que le désengagement du fédéral en logement social depuis 1993 a coûté 80 000 logements sociaux. «Si le fédéral ne s’était pas désengagé, on n’aurait pas de problème actuellement… Le logement social a été mon combat depuis mon élection et je vais continuer à me battre lors d’un prochain mandat», assure-t-il.
«Je suis comédien, j’ai une grande gueule et je m’en sers au parlement!»
– Denis Trudel, candidat dans Longueuil–Saint-Hubert
Nathalie Boisclair se dit quant à elle très préoccupée par le sort réservé aux aînés. «Il y en a énormément qui sont en situation précaire. J’en rencontre beaucoup qui se sentent exclus de toutes les mesures d’aide du gouvernement. On est en train de créer deux classes d’aînés et c’est inacceptable.»
Selon les candidats bloquistes, la hausse des transferts en santé du fédéral de 22 à 35% qu’ils réclament pourrait par ailleurs servir à contrer les effets néfastes de la pandémie, entre autres en finançant des services en santé mentale.
«[Justin] Trudeau, [Jagmeet] Singh et [Erin] O’Toole ne se présentent pas dans le bon parlement s’ils veulent gérer le système de santé québécois.»
– Stéphane Bergeron, candidat dans Montarville
«Le gouvernement fédéral a lamentablement failli dans ses compétences pendant la pandémie – les frontières, l’approvisionnement en vaccins, l’immigration –, mais il veut en plus dire au Québec comment gérer un hôpital? s’insurge Stéphane Bergeron. Le problème de notre système de santé n’en est pas à un d’organisation ou de procédures mais de ressources.»
Protéger le français
Les candidats du Bloc s’engagent également à continuer de défendre la langue française, encore et toujours menacée.
«Il faut s’assurer que tous les Québécois peuvent travailler en français, incluant les fonctionnaires et ceux qui travaillent pour des entreprises de juridiction fédérale», soutient Stéphane Bergeron.
Les quatre candidats sont par ailleurs outrés de la récente nomination de Mary Simon, première gouverneure générale du Canada à ne pas parler français.
«Les Libéraux nous ont ainsi montré qu’ils comprennent bien l’importance de protéger la langue française», ironise Stéphane Bergeron.
«C’est un choix délibéré qu’ils ont fait, vécu comme un affront par beaucoup de Québécois», ajoute Denis Trudel.
«Imaginez le contraire, une gouverneure générale qui ne parle pas anglais. Il y aurait eu un tollé dans le reste du Canada. Mais là, ils s’offusquent qu’on dise de kessé?»
– Stéphane Bergeron, candidat dans Montarville
«C’est trop facile de dire que c’est un manque d’ouverture, renchérit Marie-Laurence Desgagné. On se réjouit que ce soit la première gouverneure générale qui parle une langue autochtone, mais il faudrait qu’elle puisse aussi parler les deux langues officielles du pays.»
«Ça vient nous montrer que la bataille doit continuer», ajoute Nathalie Boisclair.
Pas de compromis
«C’est une illusion, le pouvoir à Ottawa pour les Québécois, répond Stéphane Bergeron quand on lui demande pourquoi les électeurs devraient voter pour le Bloc. Ça n’a pas empêché les conscriptions ou le rapatriement de la Constitution. Le vrai pouvoir pour le Québec, c’est de ne pas avoir à faire de compromis avec les intérêts des Québécois et c’est ce qu’offre le Bloc.»
Reprenant les propos de son chef Yves-François Blanchet, le candidat affirme que si une idée est bonne pour le Québec, peu importe de quel parti elle provient, il la soutiendra.
«Mais si c’est contre les intérêts du Québec, ils vont nous trouver sur leur chemin», prévient-il.
Stéphane Bergeron avance même la possibilité d’un gouvernement minoritaire où le Bloc aurait la balance du pouvoir. «Et alors, toutes les décisions du gouvernement devraient être bonnes pour le Québec», souligne Marie-Laurence Desgagné.