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Le Bloc veut remédier au « manque de ressources » pour les aînés

le mardi 12 septembre 2023
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les députés Denis Trudel et Andréanne Larouche. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

La députée fédérale Andréanne Larouche insiste : soutenir les aînés en matière de logement, d’aide à domicile ou encore pour contrer l’isolement social n’est pas un coût, mais un «investissement dans notre filet social». Aux côtés du député de Longueuil-Saint-Hubert Denis Trudel, l’élue a rencontré 11 organismes de la région pour faire connaître le projet de loi bloquiste C319 et entendre leurs doléances et préoccupations.

À l’instar du député Denis Trudel qui sillonne le Québec pour discuter de logement, la députée Andréanne Larouche s’est arrêtée aux Habitations Paul-Pratt, le 11 septembre, dans le cadre de sa tournée L’équité pour tous les aînés. 

Revenus des aînés, accès au logement, coût de l’épicerie; les deux élus constatent que leurs deux dossiers se chevauchent. «Il faut s’asseoir ensemble et en parler», dit Denis Trudel à sa collègue.

Logement et pauvreté

Au terme de la rencontre – et de la tournée de Mme Larouche  – , le manque de ressources fait partie des principaux constats.

«Les aînés sont de plus en plus pauvres et isolés. Avant, il y avait toujours la famille. Mais là, elle n’est plus toujours là, alors ça prend des bénévoles», expose M. Trudel.

Le manque de places en soins palliatifs et la réalité des proches aidants sont aussi évoqués. «On a beaucoup parlé des proches aidants, confirme-t-il. Des proches aidants meurent avant les aidés. Parce que c’est du stress, de la pression et qu’ils n’ont pas d’aide. Il faut plus de service de répit», clame-t-il.

Le logement s’est avéré également un autre enjeu majeur des discussions.

Aux yeux des deux élus, la création de logements sociaux doit se faire en intégrant le principe de mixité sociale, par laquelle se créera une forme de «famille» autour des aînés.

Si des enjeux tels le logement se vivent dans plusieurs régions du Québec, l’intégration des aînés issus de l’immigration est une réalité rapportée pour la première fois à la députée de Shefford, par la Maison internationale de la Rive-Sud.

«Certains qui vivent ici depuis 10, 15, 20 ans ne parlent ni français, ni anglais. Ils restent dans le cocon familial, mais ils ont des besoins quand même», fait valoir M. Trudel.

Des 174 portes des Habitations Paul-Pratt, seules trois sont occupées par des personnes issues de communautés culturelles. Un signe, selon M. Trudel, que ces services sont peu connus ou pas suffisamment accessibles à ces communautés. 

Les représentants de 11 organismes ont exposé leurs préoccupations aux élus. (Photo: Gracieuseté)

Le «premier pas»

À ces préoccupations, le Bloc québécois a notamment répondu par le projet de loi C-319, déposé par Mme Larouche le 8 mars. 

«C’est un premier pas, reconnaît la députée, mais il est nécessaire.»

Le projet de loi propose d’augmenter de 10% la pension de la Sécurité de la vieillesse des aînés de 65 à 74 ans «afin de mettre fin à la discrimination en fonction de l’âge mise en place par les libéraux». 

Rappelons que le gouvernement a haussé de 10% cette pension pour les aînés de 75 ans et plus.  Le Bloc propose aussi d’augmenter le seuil du taux d’exemption des gains de revenu d’emploi à 6 500$. Une façon de ne pas pénaliser les travailleurs expérimentés qui veulent rester sur le marché du travail, fait valoir Mme Larouche. 

Il faut encourager les travailleurs à rester à l’emploi «dans le contexte de l’inflation, puis de la pénurie de main-d’œuvre, indique-t-elle. Mais on ne veut obliger personne. Et quand on regarde ce que fait le gouvernement, en n’augmentant pas de 10% la pension des 65-74 ans, on dirait que c’est ce qu’il veut.»

Les discussions concernant le projet de loi C-319 se poursuivront à la Chambre des communes le 20 septembre. «On veut continuer à faire évoluer le dossier et qu’une majorité d’élus y adhère», assure Mme Larouche.