Le Club de soccer de Saint-Hubert toujours dans l’attente de vestiaires
C’est aux abords des terrains du parc Rosanne-Laflamme que Nasson Theosmy, directeur sportif du Club de soccer de Saint-Hubert, nous accueille. En ces temps froids de novembre, il aurait probablement aimé nous rencontrer à l’intérieur des vestiaires du Club. Le problème : ces vestiaires n’existent pas. À côté du terrain, on retrouve plutôt deux conteneurs de stockage, quelques tables de pique-nique et une roulotte.
Les jours de match, les joueurs peuvent parfois emprunter les vestiaires de l’aréna lorsqu’ils sont libres, parfois ceux de l’école secondaire Heritage. Et parfois, ni un ni l’autre.
En octobre, lors d’une journée pluvieuse et venteuse, le vestiaire de l’école était barré pour un tournage et celui de l’aréna n’était pas disponible. Des jeunes de Québec ont dû retourner dans leur autobus pour se changer. Ceux de Saint-Hubert l’ont fait aux abords du terrain, sous la pluie.
La situation engendre d’autres problèmes, notamment lors des entraînements, alors que les vestiaires à proximité ne sont pas disponibles.
«Pour nos clubs féminins, il y a des filles qui se changent en sports bra sur le terrain. Elles n’ont pas le choix, on s’organise, des fois elles se mettent dans un coin, de temps en temps, quand il fait pas beau, on ouvre le conteneur, elles vont se changer et ressortent. C’est pas l’idéal», soutient Nasson Theosmy.
Il estime en outre que pour la centaine de jeunes de 4 ans et moins qui foulent le terrain le samedi avant-midi, avoir des toilettes à proximité serait grandement bénéfique.
«Ç’a fait du tort à notre réputation, parce qu’on a bonne réputation ici», assure pour sa part Georges Volikakis, administrateur du Club.
Le club utilise les tables de pique-nique aux abords du terrain comme bureau non officiel l'été. C'est à cet endroit qu'il aimerait voir une bâtisse de service sortir de terre. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)
Seuls parmi l’élite
Le Club de soccer de Saint-Hubert détient une licence nationale qui lui permet d’évoluer au plus haut niveau au Québec. Cette licence exige notamment que l’organisation ait des vestiaires et des bureaux. Pour le moment, le Club loue des espaces au Centre Multi-Sports du Collège Français à Longueuil.
«Sur les 12 clubs nationaux, on est les seuls à ne pas avoir de bâtisse. On s’arrange, mais les parents voient ce qu’il y a ailleurs, comme chez nos voisins à Longueuil et Brossard», note le directeur sportif.
Sans craindre de perdre la licence nationale, Nasson Theosmy reconnaît qu’il y a des exigences qui viennent avec celle-ci et que des questions vont se poser si l’infrastructure ne voit pas le jour.
«On a de l’équipement au Centre Quevillon, de l’équipement dans les conteneurs, les bureaux à Longueuil. C’est le minimum avoir une bâtisse de service», soutient-il.
Constat d’échec
Un montant de 100 000$ avait été prévu en 2024 dans le programme triennal d'immobilisations (PTI) 2023-2024-2025 de Longueuil pour des études préparatoires. Toutefois, dans la nouvelle mouture du PTI, ce montant a été repoussé en 2026.
Devant ce report, le Club s’est présenté lors de deux séances publiques de Longueuil afin d’exposer les problèmes reliés à l’absence de vestiaires.
Le conseiller municipal de Longueuil Jonathan Tabarah a expliqué que plusieurs projets ont dû être repoussés dans le PTI à cause de la conjoncture entre les nombreuses infrastructures désuètes de la Ville et son manque de revenus.
Lors de la séance publique du 17 octobre, il a qualifié de «blessant» le fait que des jeunes n’ont pas eu accès à un vestiaire et des toilettes.
«Comme ville, c’est un échec de ne pas être capable d’offrir à nos associations sportives ce dont elles ont besoin pour nous offrir le meilleur de leur performance», a-t-il notamment affirmé, tout en réitérant l’enjeu des finances de la Ville.
«On comprend bien la situation de la Ville, mais notre demande ne date pas d’hier. On a fait cette demande-là à l’administration de Mme St-Hilaire, à celle de Mme Parent, et là à celle de Mme Fournier. On explique toujours la même chose», témoigne George Volikakis.
La direction générale a depuis contacté le Club et lui a donné jusqu’en janvier pour trouver une solution temporaire. Par ailleurs, malgré la situation, Nasson Theosmy estime que la Ville a beaucoup aidé le Club à travers les années.
«La Ville a fait une belle job, parce qu’on a trois terrains synthétiques ici, deux autres proches d’ici. Elle nous aide beaucoup. C’est juste que moi, ça fait 17 ans que je suis ici, et la bâtisse de service, ç’a toujours été un enjeu», soutient-il.
Nasson Theosmy, fier directeur sportif du Club de soccer de Saint-Hubert. Le Club a notamment formé Jonathan Sirois (CF Montréal), Marie-Yasmine Alidou (Benfica) et Charles Auguste (Dynamo de Houston). (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)