Culture

Le milieu artistique de New York sous le charme de Chantal Leblanc

le jeudi 24 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 24 mars 2016
Par Annick Oligny

annick.oligny@tc.tc

ARTS VISUELS. Rien ne laissait croire à Chantal Leblanc qu'après seulement deux ans à se consacrer entièrement à la peinture, le marché de l'art allait s'ouvrir à son talent, et même de l'autre côté de la frontière. Tout déboule aujourd'hui pour elle: en remportant le concours d'un prestigieux magazine artistique, on l'invite à exposer à New York, avant de lui offrir de devenir artiste en permanence dans une galerie de Soho.

Deux œuvres de Chantal Leblanc seront exposées tout le mois de mars à la galerie Ward Nasse dans le cadre de l'exposition Women in Art 2016, aux côtés des œuvres de 28 autres artistes.

Cet honneur, elle l'aura eu grâce à une mention honorable du Artist's Magazine en 2015.

«J'ai participé à peu de concours, mais d'avoir été remarquée de la sorte me porte à croire que ma démarche artistique est valable», raconte l'artiste, qui a voulu prendre le temps nécessaire pour bien maitriser son style avant de pousser les portes des galeries et des expositions.

«Je n'avais pas envie de vendre mes œuvres tout de suite. J'avais d'abord envie de me concentrer sur le développement de ma signature», indique-t-elle.

Cette signature est maintenant bien ancrée et Chantal Leblanc fait partie de la liste des artistes permanents qui sont représentés par la galerie Ward Nasse, renommée internationalement depuis un demi-siècle pour faire émerger des artistes modernes et particuliers.

Retraite de la finance

Le choix de se consacrer aux arts visuels, Chantal Leblanc l'a fait il y a deux ans, après 30 ans dans le domaine de la finance.

«J'ai toujours touché à l'art, soit par la danse ou le dessin, mais la peinture est arrivée dans ma vie il y a environ 10 ans. C'était un rêve pour moi de me dévouer à 100% à mon art et en 2014, ma retraite est arrivée au même moment qu'un événement personnel difficile, ce qui m'a poussée à bouger. J'avais besoin de trouver un équilibre entre ma tête et mon cœur.»

Crainte de l'autodidacte

Chantal Leblanc n'a pas de formation en arts, ce qui provoque en elle un sentiment d'imposteur dont elle peine à se débarrasser.

«Je suis chanceuse d'avoir eu des mentors qui m'ont guidée vers une démarche professionnelle. Melanie Matthews m'a poussée en voyant la base de mon travail et le traitement que je consacre aux couleurs», affirme la peintre de Saint-Lambert.

La démarche artistique de Mme Leblanc est personnelle et perfectionniste. La succession de nombreuses couches de peinture neutres sur des couleurs vibrantes forme une impression de troisième dimension, une technique qui la distingue des autres.

«Je peins ce que je ressens et non ce que je vois. On me dit que j'ai une signature très canadienne en raison du choix des couleurs et que je propose une lyrique semblable à l'art inuit, alors que c'est totalement involontaire.»