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Le terrain de disque-golf à l’Île Charron voué à disparaître

le mardi 05 septembre 2023
Modifié à 9 h 17 min le 27 décembre 2023
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le PIC était le lieu idéal pour le disque-golf, affirme les joueurs comme Paul-André Lemieux. (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

Il ne s’agit d’une surprise pour personne : le parcours de disque-golf de l’île Charron allait un jour être démantelé. Mais sa fin imminente, en septembre, laisse un goût amer aux adeptes du sport, qui auraient aimé un peu plus de temps avant de dire adieu à leur monument. D’autant plus que si une solution de rechange est étudiée par la Ville de Longueuil, on ne trouve aucun terrain de son envergure dans la région.

 

 

 

 

C’est par un bel avant-midi, le 28 août, que Paul-André Lemieux nous accueille au terrain que les joueurs appellent affectueusement le PIC (parcours de l’Île Charron).

Durant une séance de démonstration au Courrier du Sud de ce sport en pleine ascension au Québec, on devine rapidement pourquoi le PIC est prisé : site magnifique, peu de passants, de nombreux trous, bonne élévation et un grand espace.

«J’amenais des groupes d’étudiants ici, c’était parfait pour les surveiller. On pouvait être une cinquantaine d’élèves et deux surveillants, et on pouvait suivre tout ce qui se passait», évoque celui qui est président de l’Association Disc Golf Montréal (ADGM).

Un voisin se prépare à agrandir

Voisin immédiat du PIC, le Centre d’épuration Rive-Sud doit être agrandi dans les prochaines années. Dans sa stratégie de l’eau 2020-2030, la Ville de Longueuil indique vouloir réaliser les travaux d’agrandissement et de mise aux normes du Centre d’ici 2030.

Entre-temps, des travaux ainsi que des activités de camionnage auront cours sur le site, forçant la relocalisation du terrain, indique la Ville de Longueuil par courriel.

De leur côté, les disque-golfeurs ne contestent pas cette réalité et savaient que le parcours inauguré en 2012 allait un jour être fermé. Cela se fait toutefois un peu trop vite à leur goût.

«On est conscient que les travaux à l’usine sont importants. Mais le fait est qu’on nous a annoncés en mai qu’on fermait en septembre, sans nécessairement avoir de plan concret pour relocaliser ces paniers-là vers un terrain de la stature du PIC», soutient Patrick Dumas, un passionné de disque-golf qui siège au conseil d’administration de l’ADGM.

Ce dernier estime que la perte du PIC est «assez catastrophique» pour les joueurs, alors que le parcours de l’Île Charron offre un rare parcours de 21 paniers à proximité de Montréal et de la Rive-Sud. «Énormément de joueurs viennent ici, les écoles viennent, des tournois, des cliniques ont lieu ici», ajoute-t-il.

«L’hiver, le parcours de l’Île Charron est le plus achalandé du Québec», souligne pour sa part Jessyca Desrosiers, l’ancienne présidente de l’ADGM.

 

Le disque est lancé! (Photo : Le Courrier du Sud – Michel Hersir)

 

Collaboration avec Longueuil

Une pétition en ligne afin de «sauver» le PIC a obtenu plus de 520 signatures, en date du 31 août.

Malgré la situation, Patrick Dumas maintient qu’il n’y a pas de conflit avec la Ville.

«On veut juste un peu plus de temps et leur aide, pour qu’au moins, quand le PIC fermera, un nouveau terrain soit ouvert», affirme-t-il.

Longueuil confirme en outre qu’elle collabore avec différents partenaires dans le dossier, dont l’ADGM et qu’elle souhaite également trouver un site pour offrir «aux utilisateurs des équipements ainsi qu’un environnement de jeu de qualité».

«Plusieurs sites ont fait l’objet d’une analyse et la relocalisation permettra de maintenir le niveau de service. Ce projet est par ailleurs une initiative de la Ville et nous assurerons le financement de ce dernier», précise-t-elle.

Nombre de ces sites sont évoqués par les joueurs, dont le côté plage de l’île Charron. Mais ceux-ci admettent qu’ils resteront nostalgiques de celui qui se prépare à fermer.

«Ça ne remplacera jamais le PIC. C’est spécial comme endroit. Mais si le nouvel endroit est viable, ça mettrait au moins un baume», affirme Patrick Dumas.