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Le TROC de Macadam Sud de retour après deux ans d’absence
le mardi 22 mai 2018
Modifié à 13 h 42 min le 22 mai 2018
Il y a deux ans, par manque de financement, Macadam Sud retirait de la rue son unité d’intervention mobile, plus communément appelée le TROC. Mais voilà que dès les prochaines semaines, un tout nouvel autobus coloré sillonnera à nouveau les rues de l’agglomération, avec à son bord deux nouveaux intervenants.
«Nous avons cherché du financement de tout bord tout côté, car nous voulions remettre en place ce service, explique la directrice générale de Macadam Sud Danielle Goulet. Nous avons finalement réussi à obtenir une enveloppe du programme de Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance, ce qui nous a permis de payer une bonne partie du nouvel autobus.»
Comparativement aux 20 dernières années, l’organisme souhaitait se procurer un autobus plutôt qu’un véhicule récréatif, ayant constaté que «les véhicules récréatifs résistaient moins bien à l’hiver et qu’ils étaient beaucoup plus difficile d’entretien».
[caption id="attachment_50639" align="alignright" width="521"] . Ainsi, d’ici les prochaines semaines, le TROC s’arrêtera dans différents «spots», notamment à la station de métro.[/caption]
«Nous avons donc déniché un autobus neuf avec seulement le banc du chauffeur. Ensuite, il a fallu trouver du financement pour aménager l’intérieur, explique Mme Goulet, soulignant que cette étape a été rendue possible grâce à la collaboration de plusieurs partenaires. Nous avons finalement obtenu une seconde enveloppe du programme qui nous permet de payer les deux intervenants pendant un an, ainsi que les frais et l’essence.»
Un endroit pour tous
Dans ce tout nouvel autobus aménagé par l’organisme, un salon d’accueil a été installé pour «échanger, prendre un sandwich ou un café». Une section réservée à l’intervention, pour «des situations qui demandent de l’intimité et la confidentialité», a également été installée.
Que ce soit pour récupérer quelques condoms ou du matériel de consommation, se confier ou simplement obtenir du soutien et des références vers d’autres organismes, les intervenants du TROC veulent «créer des liens avec les visiteurs».
«Quand tout est fermé, le TROC est là pour vous!» - Danielle Goulet«L’important est de créer un lien puisque lorsqu’ils vont avoir besoin d’aide, nous allons être là, explique Danielle Goulet. Quand ils viennent chercher du matériel propre, c’est déjà un plus pour nous. Nous sommes des généralistes et nous faisons face à toutes sortes de problèmes.» Chacun son rythme Comme les intervenants se plaisent à le dire, «tout le monde est le bienvenue dans le TROC», même si Macadam Sud s’est donné pour mission de soutenir et outiller les jeunes de 12 à 35 ans. Danielle Goulet estime que chaque intervention est différente et que les intervenants sont formés pour suivre le rythme et l’évolution de chaque personne. «Nous réalisons que souvent, ces personnes se sont fait dire «Tu l’as eu ta chance et tu ne l’a pas prise», raconte Mme Goulet. Pour nous, ce n’est pas grave, nous sommes là pour les aider, peu importe si ça fait une, deux, trois ou dix fois que nous tentons de le faire.» Et même si plus de 75 000 personnes sont entrées dans le TROC au cours des vingt dernières années, Danielle Goulet assure qu’il s’agit d’un succès qui va «au-delà des statistiques». «Que ce soit une jeune qui vit une peine d’amour, des travailleuses du sexe ou des personnes qui consomment, il y a une seule règle pour tout le monde dans le TROC: le respect de l’individu», conclut-elle.
Un service accessible Macadam Sud travaille présentement à établir un horaire fixe et des arrêts stratégiques dans différents lieux et quartiers de l’agglomération. Ainsi, d’ici les prochaines semaines, le TROC s’arrêtera dans différents «spots», notamment à la station de métro. «La constance est extrêmement importante pour la réussite de l’unité mobile d’intervention», précise la directrice générale Danielle Goulet. «Notre autobus va rouler en fin de journée ou le soir puisque nous essayons d’offrir des services quand il n’y a pas d’autre chose», ajoute-t-elle.