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Les fruits et légumes de moins en moins accessibles

le mercredi 13 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 13 janvier 2016

ALIMENTATION. Alors que le prix du panier d'épicerie augmentera de 2 à 4% en 2016, les fruits et légumes devraient être particulièrement touchés en raison de la faiblesse du dollar canadien, dans un secteur où 81% des produits consommés au pays sont importés.

Au cours des deux dernières années, les prix des viandes et des noix ont augmenté de manière significative. Mais en 2016, c’est le coût des fruits et légumes qui devrait retenir l'attention.

«C'est inquiétant, parce que contrairement aux viandes, il y a peu de substituts possibles pour les fruits et légumes», indique le chercheur au Food Institute Sylvain Charlebois.

Les prix de produits comme la laitue (+ 22%), les tomates (+ 11%), les oranges (+ 14,9%) et les fraises et framboises (17,4 %) ont augmenté de façon importante en 2015. Le coût de certains produits qui n’est pas influencé par le huard pourrait cependant baisser, comme cela a été le cas en 2015 pour la pomme de terre (-7,2 %).

Les épiciers eux aussi victimes

Sylvain Charlebois ne pointe toutefois pas du doigt les épiciers, qui sont pris entre l'arbre et l'écorce. Les marchés d'alimentation ne jouissent pas d'une marge de profit élevée, ce qui les laisse à la merci des producteurs tout en les exposant aux critiques des consommateurs.

«Ils gèrent un grand volume de produits, mais font relativement peu de profits. Leur marge de profit se situe autour de 1%, ce qui n'est pas énorme», indique le chercheur québécois.

Ce dernier identifie différents facteurs expliquant l'augmentation des prix: principalement la faiblesse du dollar canadien, mais aussi l'augmentation des salaires dans les épiceries et la naturalisation des produits, entre autres.

Du côté du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), on explique ces hausses de prix par la fluctuation du dollar canadien, mais aussi par la fluctuation de la météo.

La vice-présidente au Québec et au développement durable au CCCD, Nathalie St-Pierre, affirme que les températures inhabituelles nuisent aux récoltes, que ce soit en raison des sécheresses en Californie, de gels au Mexique ou de pluies trop abondantes ailleurs.

Hausse plus élevée que l’inflation

Il s'agit de la quatrième année consécutive où l'inflation alimentaire (+3,7%) est plus élevée que l'inflation générale (environ +1%). Le Canada est d'ailleurs le seul pays industrialisé à vivre un pareil déséquilibre.

Et la situation ne devrait pas aller en s'améliorant, croit Sylvain Charlebois.

«Si les consommateurs attendent un répit quant à l'augmentation du panier, ils devront attendre encore longtemps.»

Nathalie St-Pierre estime tout de même que les Canadiens en ont pour leur argent. «On peut se compter chanceux, parce qu'il reste qu'on a un panier extrêmement compétitif, tant au niveau de la diversité de l'offre que du prix.»

Des produits plus chers en 2016

Viandes: Hausse de 2,5 à 4,5%

Fruits et noix: Hausse de 2,5 à 4,5%

Légumes: Hausse de 1,5 à 3,5%

Poissons et fruits de mer: Hausse de 1 à 3%

Inflation alimentaire générale: Hausse de 2 à 4%