Actualités

Les impacts insoupçonnés de la grève du transport scolaire

le vendredi 07 avril 2023
Modifié à 11 h 50 min le 07 avril 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La grève se prolonge depuis le 21 mars. (Photo: Le Courrier du Sud − Archives)

Oui, plus de voitures tourbillonnent autour des écoles au début et à la fin des classes depuis la grève du transport scolaire. Mais ce trafic tracasse peu Silvia Santini, mère d’une élève de maternelle de l’école internationale du Vieux-Longueuil. Elle déplore les conditions imposées aux enfants au service de garde.

«La direction, le service du personnel, ils sont merveilleux. C’est du bon monde comme ça se peut pas, leur gestion est incroyable!, lance d’entrée de jeu Sylvia Santini, loin d’en avoir contre les employés de l’école. Mais les conditions dans lesquelles sont les enfants, pour la maternelle, c’est épouvantable! Ils sont cordés, ils ne peuvent plus jouer. On dirait des mesures de contingence!»

La maman décrit la situation dans laquelle se trouve sa fille et ses camarades de classe, matin et soir, depuis la grève de transport scolaire qui affecte 30% des élèves du Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin. Pour faire face à cette situation exceptionnelle, le Centre a permis à l’ensemble des élèves touchés d’accéder au service de garde avant et après les classes.

«Il y a une quarantaine d’élèves de maternelle pour une seule intervenante, dans un seul petit local. Au moins, lorsqu’il fait beau, ils peuvent aller dehors», expose-t-elle.

Elle craint des répercussions psychologiques chez les enfants en plus bas âge, comme sa fille, qui fait des cauchemars la nuit. «Elle a l’impression d’être en punition matin et soir», relate Mme Santini.

«Aucune famille laissée pour compte»

Dès le déclenchement de la grève le 21 mars, le CSS Marie-Victorin a mis en place des mesures pour en atténuer les effets. 

L’accès au service de garde sans frais aux élèves du primaire dont les parents ne peuvent transporter leurs enfants au début et à la fin des classes en fait partie. 

«Les groupes sont réaménagés et aucune famille n’est laissée pour compte», signifie à ce sujet Alexandre Kozminski, conseiller en communication et relations médias au CSS.

De plus, des billets d’autobus du Réseau de transport de Longueuil sont offerts aux élèves du secondaire ou du primaire qui ont 12 ans et plus. 

«On note par ailleurs que le RTL demeure fluide malgré la grande affluence qu’il connaît présentement», soutient M. Kozminski.

Le covoiturage également est encouragé.

Loin d’une entente

Si Silvia Santini a bien hâte que la grève prenne fin, Autobus Longueuil et ses 66 chauffeurs en grève ne semblent pas sur le point d’une entente. 

«Nous avons des communications avec l’employeur. Cependant, pour le moment, aucun mouvement ni avancée n’est perceptible», a commenté Jean-Yves Filion, porte-parole syndical de la section locale d’Unifor.

Il soutient que le Centre de services scolaire et l’employeur «connaissent nos positions et devront délier les cordons de la bourse afin de dénouer l’impasse».

Les conducteurs demandent des augmentations salariales pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre.

Au début du conflit, Autobus Longueuil a soutenu pour sa part que les demandes syndicales «vont bien au-delà de [ses] capacités financières», en tenant compte des ententes contractuelles actuelles. 

Au moment d’écrire ces lignes, Autobus Longueuil n’avait pas répondu aux questions du Courrier du Sud.