Les loyers ont augmenté de 52 % à Longueuil en 6 ans
Le Comité logement Rive-Sud (CLRS) se dit inquiet du dernier rapport de l’automne 2024 sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et estime qu’il témoigne d’une aggravation de la crise du logement locatif marquée par d’importantes hausses des loyers dans plusieurs villes et une disponibilité quasi nulle de logements abordables.
Ce rapport met en évidence une réalité préoccupante pour les locataires de la Rive-Sud, est d’avis le CLRS. «Malgré une stabilisation apparente des taux d’inoccupation, ces derniers demeurent en deçà du seuil d’équilibre de 3 % dans l’ensemble des municipalités de la région, témoignant d’une crise persistante », souligne l’organisme.
Des hausses de loyers vertigineuses
Depuis le début de la crise du logement locatif en 2018, les loyers sur la Rive-Sud ont explosé.
Selon le rapport, certaines villes ont vu des augmentations spectaculaires : Châteauguay : +66,7 %; La Prairie : +59,5 % ; Brossard : +55,6 %; Longueuil : +52,8 % ; Saint-Constant : +51,6 %
Par ailleurs, pour la zone 31 (qui inclut Boucherville, Brossard, Greenfield-Park, Lemoyne, Saint-Hubert, et Saint-Lambert), le loyer moyen est passé entre 2018 et aujourd’hui, de 799$ à 1 340$, indique à <@Ri>Gravité Média<@$p>, le directeur général du Comité logement Rive-Sud, Marco Monzon. Cela représente une augmentation de 67,71%.
Toujours pour ce secteur, le taux d’inoccupation est de 2.5 en 2024. Par comparaison, il était de 2,0 en 2018, spécifie M. Monzo.
Quant au prix moyen d’un loyer à Longueuil, il était de 745$ en 2018. Il est actuellement de 1 133$, ce qui illustre une hausse de 52,08%.
Quant au taux d’inoccupation pour Longueuil, il est présentement de 1.3%. Il était de 2.0% en 2018.
Cette situation exacerbe les défis pour les ménages à faibles revenus, particulièrement dans un contexte où les logements abordables sont devenus quasi inexistants.
«Ces données illustrent une tendance alarmante qui met en lumière l’importance de financer massivement le logement social, puisque ce type de logement échappe à la logique de la spéculation immobilière, qui est une des causes de ces hausses», affirme M. Monzo.
Des logements abordables en pénurie
Le rapport de la SCHL met également en lumière une disparité inquiétante entre les types de logements disponibles.
Les logements à bas loyer sont les plus rares, et leur taux d’inoccupation est particulièrement faible.
Par ailleurs, les écarts de coût entre les logements occupés et ceux remis sur le marché sont significatifs.
À Longueuil, par exemple, le loyer moyen d’un logement occupé est de 1 132$, contre 1 338$ pour un logement vacant remis en location.
Les demandes pressantes du CLRS
Face à cette crise persistante, le Comité Logement Rive-Sud appelle à une intervention du gouvernement du Québec pour l’adoption d’une stratégie structurante pour financer et construire au moins 10 000 logements sociaux par année au Québec, notamment sous forme de coopératives, d’OSBL d’habitation et de HLM.
Le CLRS demande également la mise en place d’un registre public des loyers et un contrôle obligatoire de ces derniers pour freiner l’inflation galopante des coûts.