Les pantalons d'armée ont-ils leur place dans les salles de cour?

Les constables spéciaux qui assurent la sécurité dans les palais de justice aimeraient bien que les juges reconnaissent leur droit de porter un uniforme non réglementaire dans les salles de cour. Encore la semaine dernière, un juge de Longueuil a demandé à un constable de sortir parce qu'il portait un pantalon camouflage.
Les constables spéciaux sont en négociations pour renouveler leur convention collective, échue depuis près d’un an. Comme les policiers, ils n'ont pas le droit de grève. Le port d'un uniforme non réglementaire, comme les pantalons d'armée et les t-shirts de shérif, est un des rares moyens de pression publics qui leur soit permis.
Dans le cas des policiers, plusieurs jugements de la Commission des services essentiels ont confirmé leur droit de porter ce genre d'accoutrement au travail. Les constables spéciaux se trouvent toutefois dans une autre situation, puisque les juges ont l'autorité absolue sur leur salle de cour. Certains d'entre eux n'apprécient guère les pantalons et les chandails colorés.
«On aimerait avoir plus de tolérance de la part des juges, puisque c'est notre seul et unique moyen de pression», affirme Éric Bourdages, vice-président et porte-parole du Syndicat des constables spéciaux.
Pour l'instant, le syndicat demande à ses membres de respecter les ordres des juges. Mais l'idée d'aller en cour pour faire valider leur droit de porter des uniformes non réglementaires fait son chemin.
«À très court terme, on n'est pas là. Mais on en discute régulièrement au sein du comité exécutif», affirme M. Bourdages.
Parmi les agents de la paix qui relèvent du gouvernement provincial, les constables spéciaux sont les moins bien payés. Ils demandent une augmentation salariale d'environ 5000$ annuellement.
«Nous avons les mêmes pouvoirs et le même entraînement que les corps policiers, mais nos sergents sont moins bien payés qu'un simple agent de la Faune», illustre M. Bourdages.