Logement : un « bilan catastrophique », disent les OSBL d’habitation
La Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME) dresse un «bilan catastrophique» de la dernière année en ce qui a trait au logement. Il faut plus de logements sociaux, clame-t-elle, alors que ceux promis n’ont pas encore ouverts leurs portes.
Près d’un an après l’annonce des 41 projets d’habitation retenus dans le cadre du premier appel de propositions du nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), aucun des 1723 logements prévus n’a été construit, déplore la Fédération.
«En Montérégie et en Estrie, ce sont surtout des unités des projets AccèsLogis, planifiées en 2015-2017, qu’on annonce avec du financement supplémentaire», ajoute la directrice générale de la FROHME, Ivelina Nikolova.
Le PHAQ remplace AccèsLogis qui, selon le gouvernement, n’était pas assez performant. La FROHME soutient toutefois qu’AccèsLogis souffrait d’un sous-financement depuis 10 ans, de sorte que 6500 logements promis dans ce programme ne peuvent actuellement se concrétiser, faute de fonds.
Le regroupement relève que les promoteurs immobiliers privés, qui peuvent participer au programme public, se sont fait discrets. Des 92 projets soumis, 14 proviennent du privé.
«Arrêtons de fermer les yeux devant l’immensité de la crise du logement qui s’aggrave au Québec et travaillons en partenariat pour loger adéquatement les Québécois!» lance Mme Nikolova
À l’Office d’habitation du Roussillon, les demandes d’aide à la recherche de logement ont augmenté de 57% par rapport à la même période en 2022.
Solutions
La FROHME réclame de miser sur le développement rapide de logements sociaux et communautaires.
«Actuellement, le marché est déséquilibré, et ce sont les ménages à faible revenu qui en souffrent, dit-elle. Le gouvernement doit se doter d’une orientation claire visant à doubler la part du logement hors marché dans le locatif, et s'assurer que toutes ses interventions contribuent à l'atteinte de cet objectif.»
Un soutien à l’achat de logements réellement abordables dans des immeubles existants du marché privé serait à ses yeux essentiel, afin de les protéger de la spéculation immobilière.
La FROHME demande aussi une politique nationale en matière d’habitation, qui garantirait le maintien et l’entretien du parc locatif. (A.D.)