Logements sociaux: Sylvie Parent veut que Longueuil obtienne des pouvoirs en matière de droit de préemption
La mairesse Sylvie Parent (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)
Longueuil demandera au gouvernement du Québec d’obtenir des pouvoirs spécifiques en matière de droit de préemption pour l’acquisition d’immeubles à des fins de construction de logements sociaux. C’est à tout le moins la proposition de résolution que la mairesse Sylvie Parent a annoncé vouloir déposer à l’assemblée du conseil d’août.
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Ce droit de préemption, que détient actuellement Montréal, permettrait à Longueuil d’avoir la priorité sur d’autres acquéreurs pour mettre la main sur un immeuble dans le but d’en faire des logements abordables.
À la séance du conseil du 6 juillet, Sylvie Parent a aussi annoncé son intention que Longueuil demande à Québec de revoir le cadre législatif afin que ces acquisitions soient faites «à la juste valeur marchande».
Actuellement, le cadre législatif est tel que la Ville doit payer la valeur marchande maximale au propriétaire.
L’enjeu des logements sociaux implique de nombreux partenaires et les trois paliers de gouvernement, a rappelé la mairesse, qui a adressé des «rappels amicaux» aux gouvernements fédéral et provincial.
«La crise du logement nécessite qu’on agisse d’abord et avant tout dans l'intérêt de nos citoyens, des plus vulnérables», a-t-elle insisté.
«On peut faire notre bout de chemin et on prendra les outils que le gouvernement veut bien nous donner, a-t-elle exprimé. On est rendu là.»
La mairesse a aussi servi une mise en garde aux candidats des prochaines élections municipales.
«Rappelez-vous que les personnes dans le besoin méritent plus que des mirages, a-t-elle lancé. Pour mettre en place de réelles solutions, tous les partenaires devront travailler de manière constructive. Tous les trois paliers, tout le monde a son bout de chemin à faire, ce qui inclut aussi les membres du conseil municipal et d’agglomération.»
Parmi les candidats à la mairie s’étant prononcé sur le logement, Jean-Marc Léveillé de Longueuil Citoyen et Catherine Fournier de Coalition Longueuil ont ciblé la nécessité de se doter du droit de préemption.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale avait adopté en février 2020 la motion présentée par Mme Fournier, députée de Marie-Victorin, réclamant l’élargissement du droit de préemption.
La sensibilisation porte fruit
Moins de ménages ont dû être relocalisés en ce premier juillet à Longueuil, par rapport à l’an dernier, selon les données détaillées par la conseillère Monique Bastien.
Cette année, la Ville de Longueuil a reçu 35 demandes et de ce nombre, plusieurs de ces familles étaient déjà relocalisées, en date du 6 juillet. Sept ménages ont été pris en charge par la Croix-Rouge afin d’être hébergés temporairement. Une dizaine de demandes étaient en analyse et quelques-unes n’étaient pas recevables.
En 2020, une trentaine de ménages avaient dû être relocalisés, a relevé Mme Bastien.
La conseillère constate que les efforts de sensibilisation des organismes et de l’Office municipal d’habitation, notamment sur l’importance de ne pas annuler un bail avant d’avoir trouvé un nouveau logement, ont porté fruit.
Le travail de l’ensemble de Longueuil et des partenaires tels le Service de police de l’Agglomération de Longueuil, le CISSS et les intervenants psychosociaux, a suscité l’intérêt des villes de Brossard et Saint-Lambert, qui ont assisté aux activités du comité responsable afin d’en connaître le fonctionnement, a-t-elle aussi informé.
Le conseiller Michel Lanctôt a pour sa part déploré que «plusieurs dizaines de familles» se soient trouvées sans logis le 1er juillet.
«J’entends des histoires un peu d’horreur, qui sont tristes. Des organismes s’en occupent, mais ce n’est pas terminé. Des gens de certains organismes sont mal conseillés et mal aidés et ceux dans le besoin n’ont pas toujours les facilités pour contrecarrer ce que les organismes leur imposent», a-t-il avancé.
L’élu a tout de même souligné le travail effectué par la Ville et les organismes du milieu «pour l’aide déployée».
M. Lanctôt a réitéré l’importance «de trouver une façon d’accélérer les mises en chantiers des projets émanant du milieu», afin de faire face à la crise du logement.