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Longueuil adopte la nouvelle mouture du règlement sur le contrôle des animaux

le mercredi 14 novembre 2018
Modifié à 11 h 44 min le 14 novembre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

RÉGLEMENTATION. La nouvelle version du règlement sur le contrôle des animaux est présentée comme celle du «compromis». Elle n’a toutefois pas rallié les citoyens qui militent depuis deux ans pour la fin de la «discrimination» contre certaines races de chiens. En vertu du nouveau règlement, les propriétaires de chien de type pitbull ont jusqu’au 1er août 2020 pour se procurer une licence, pour laquelle certaines conditions doivent être remplies. À partir de cette date, les citoyens qui souhaitent se procurer un chien de ce type devront le faire auprès d’un organisme reconnu comme refuge animal, tel que les Services animaliers de la Rive-Sud. L’exigence auparavant en vigueur de fournir une attestation d’un vétérinaire confirmant que le chien n’est pas dangereux avait fait réagir. Dorénavant, le certificat doit attester que le «pitbull ne présente pas de pathologies physiques ou psychiques pouvant causer un risque sérieux pour la santé ou la sécurité des personnes ou des animaux». Le règlement autorise désormais la présence des chiens de type pitbull dans les parcs à chiens, à condition qu’ils soient dotés d’une licence. Les modifications revoient aussi à la baisse le montant des amendes dans le cas d’une première infraction, et à la hausse le montant des amendes minimales en cas de récidive. De plus, la notion d’animal dangereux a été revue, désignant «tout animal qui présente un risque sérieux pour la santé ou la sécurité des personnes ou des animaux». En vertu du nouveau règlement, un propriétaire ou un gardien de chien reprenant possession d’un chien réputé dangereux s’engage à fournir à la Ville dans les 90 jours la preuve démontrant qu’il a suivi et réussi avec le chien un cours d’obéissance canine par un organisme reconnu. Encore des questions Depuis la première modification du règlement en juin 2016, des citoyens militant pour éliminer toute distinction à l’égard de la race se présentaient aux séances du conseil mois après mois afin d’exiger des changements à la législation. Plusieurs d’entre eux ont de nouveau questionné les élus ou exprimé leur mécontentement, hier à l’assemblée. «On dit avoir modifié la loi, mais le but est le même: se débarrasser de certains races de chiens, a analysé la citoyenne Linda Gauthier. Le racisme canin punit les bons chiens, les citoyens responsables. Mais c’est possible de bien cohabiter.» Mme Gauthier a demandé que soit divulgués les résultats du sondage en ligne que la Ville de Longueuil avait mené cet été sur cette question. «C’est dur de dire merci pour le petit avancement, car il y a de nouvelles exigences pour les propriétaires de type pitbull, a pour sa part signifié Hugh-Patrick McGurnaghan. Le nouveau projet de loi [règlement] ne se lit pas comme une tentative de donner aux citoyens qui sont venus ici chaque mois. Il se lit comme une tentative de renforcer le règlement de 2016.» Ce dernier portait un chandail sur lequel on pouvait lire l’inscription «Ne muselez pas mon chien, muselez les politiciens». Un message que la conseillère Monique Bastien ainsi que la mairesse Sylvie Parent ont trouvé offensant pour l’ensemble des élus. Le président du conseil Jonathan Tabarah n’a toutefois pas réprimandé le citoyen à cet égard, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une insulte mais plutôt l’expression d’une frustration. Des citoyens ont aussi demandé à quelles études et auprès de quels experts s’était référée la Ville pour établir ce nouveau règlement. En concertation La conseillère municipale Monique Bastien a plutôt fait valoir la «grande ouverture» de la part de tous les élus qui ont travaillé à ce règlement, rappelant que les chiens ciblés ont près de deux ans pour se conformer à la réglementation et que l’adoption de ce type de chiens demeurera par la suite possible auprès d’un refuge animal. «Il y a eu beaucoup d’intimidation ici, au conseil, depuis deux ans. Des gens auraient voulu s’exprimer dans un sens inverse et ont été intimidés, et ne sont jamais revenus. J’en ai eu, des courriels et des courriels. J’ai subi du harcèlement de la part de citoyens, de groupes, de lobbyistes, a-t-elle dévoilé. C’est un très bon règlement que nous présentons pour approbation.» La conseillère Nathalie Boisclair a ajouté sa voix en précisant que les citoyens impliqués avaient été rencontrés et que la Ville avait consulté des experts et s’était assurée de l’applicabilité du règlement. «On vous présente règlement avec lequel l’ensemble des élus est prêt à travailler. Ce soir, c’est l’aboutissement d’une démarche, qui a été faite en collaboration à tous les niveaux.» «Ce n’était pas un dossier facile, a reconnu le conseiller Steve Gagnon. On était parfois à l’opposé, mais nous avons trouvé un consensus et un compromis.» Pour sa part, le président d'arr. de Greenfield Park Robert Myles a rappelé qu'il avait voté contre le règlement en 2016 et qu'il avait depuis rencontré les citoyens venus au micro. «On a fait un grand pas. Ce n’est pas parfait, mais on a fait de bons échanges», a-t-il soutenu. Déclaration commune Dans un communiqué conjoint, les élus des différents formations politiques ont commenté la démarche qui a mené à la concrétisation de ce nouveau règlement. La mairesse a souligné le travail qui a été mené de concert avec tous les élus. «Je n’ai aucun doute que cette expérience concluante est le prélude de nombreuses autres collaborations fructueuses», a-t-elle déclaré. «Le règlement permet aux policiers d’intervenir avant que ne se produise l’irréparable, a entre autre nommé Steve Gagnon. Le nouveau règlement est un compromis gagnant pour tous, qu’on soit propriétaire d’un chien ou non.» Monique Bastien a indiqué que «ce projet de règlement visait à la fois à sensibiliser et responsabiliser les propriétaires de chiens tout en faisant en sorte qu’ils soient traités selon les mêmes considérations. Le but premier de ce projet de modification de règlement demeure cependant d’accroître le sentiment de sécurité de nos citoyens tout en diminuant les risques de morsures.»