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Longueuil : des voisins dénoncent la présence d’un «dépotoir» à l’arrière de l’ancien Dic Ann’s

le jeudi 04 juillet 2024
Modifié à 16 h 04 min le 05 juillet 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Des résidents de la rue Bullion dénoncent la présence d’un dépotoir clandestin sur le terrain de l’ancien restaurant Dic Ann’s, 1640, chemin du Tremblay, qui est fermé depuis un incendie survenu il y a deux ans ; un dépotoir qui attire selon eux des visiteurs indésirables.  

Dans une lettre correspondance envoyée à la Ville de Longueuil et dont Le Courrier du Sud a obtenu copie, Marie Dallaire et Jean-Guy Poitras font état de la situation. 

Le bâtiment qui accueillait le restaurant Dic Ann’s sur le chemin du Tremblay est abandonné depuis deux ans. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

«Depuis plusieurs semaines, il y a de nombreuses nouvelles bestioles qui circulent jusqu'à notre cour : mulots, rats, ratons laveurs et odeurs... Les chats de notre rue capturent les bêtes et les rapportent à nos portes de plus en plus souvent; ce qui est nouveau», affirment-ils.

Jamais auparavant il n’avait vécu pareille mésaventure. «C’est certain que les déchets à l’arrière de l’ancien restaurant attirent la vermine», ajoute-t-il.

Une visite a permis au Courrier du Sud de constater à l’arrière de la bâtisse la présence d’un monticule composé de terre et de roches, de plusieurs sacs de poubelle éventrés et de grands cartons. De nombreux déchets jonchent les lieux. 

Vandalisme
Par ailleurs, Mme Dallaire signale que des graffitis sont apparus sur leurs clôtures qui étaient toujours demeurées intactes. «Un voisin a aussi vu sa porte de cour défoncée, rapporte-t-elle. Ce n’était jamais arrivé auparavant.»

«Comment peut-on laisser un terrain se détériorer de cette façon en plein centre-ville de Longueuil, qui plus est, là où plusieurs de nos jeunes se rassemblent parce que revenant du soccer,  de l'aréna, ou de la planche à roulettes juste en face?  N'y a-t-il pas une responsabilité de la part du propriétaire de voir à la salubrité et la sécurité de ses espaces?» demande le couple de la rue Bullion.

La clôture des voisins de l’ancien restaurant a été vandalisée. Une porte a aussi été défoncée. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Pas de constat
Questionnée sur les recours à sa disposition, la Ville de Longueuil  indique que le nettoyage a toujours été effectué par le propriétaire à la suite de leurs demandes. «Le bâtiment a été vendu en 2024. Le nouveau propriétaire a été avisé à deux reprises de nettoyer le terrain, ce qui a été fait. L’ancien propriétaire a été avisé cinq fois entre 2022 et 2024», indique la Ville. 

«À la suite de l’expiration du délai pour effectuer le nettoyage, si le terrain est toujours malpropre, la Ville émet un constat conformément au règlement municipal», explique -t-elle.

La Ville ajoute que, conformément au Règlement sur les nuisances, une personne qui dépose des déchets dans un lieu non prévu à cet effet s’expose «à recevoir une amende de 300$ à 1000$ si le contrevenant est une personne physique et de 600$ à 2000$ s’il est une personne morale. Toute récidive s’expose à une amende de 600$ à 2000$ pour une personne physique et 1200$ à 4000$ pour une personne morale.»

Par ailleurs, la Ville précise qu’elle ne peut pas obliger le propriétaire à clôturer les lieux puisqu’il n’y a aucun danger. «La Ville demande au propriétaire de sécuriser les lieux dans le cas où un danger est présent», comme dans le cas d’un chantier de construction, par exemple.

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une question de santé et de sécurité pour les résidents voisins des lieux. «Il faut intervenir avant que la situation ne devienne un enjeu de santé publique», lance Mme Dallaire. 

Vérification faite le matin du 2 juillet, les lieux n’avaient toujours pas été nettoyés et des déchets s’étaient ajoutés. «Mon voisin a vu des jeunes venir boire sur le balcon. Ses enfants couchent dans les chambres arrière et peinent à dormir, de souligner Mme Dallaire. Il disait regretter la période où le restaurant était encore ouvert car au moins, il fermait au plus tard à 21 heures.»