Longueuil se prononce en faveur de l’exemplarité de la Ville en matière linguistique
Longueuil a affirmé sa volonté d’être exemplaire en matière d’usage et de promotion de la langue française. À l’unanimité, les élus ont approuvé le 18 mai la résolution proposée par Sylvie Parent qui confirme que l’ensemble des communications de l’administration municipale seront effectuées dans la langue de Molière.
La résolution avance ainsi que c’est en français que doivent se faire l’ensemble des communications de la Ville, ce qui inclut sur son site Web ainsi que sur ses panneaux d’affichage variable. L’emploi de l’anglais demeure permis lors de situations d’urgence.
La résolution insiste également sur le respect des dispositions législatives contenues à la Charte de la langue française, selon lesquelles Longueuil, comme ville unilingue française, n’a aucune obligation de faire usage de l’anglais dans ses communications.
La Ville, en collaboration avec l’Office québécois de la langue française, «poursuit l’exécution de son plan d’action visant l’obtention de son certificat de francisation», mentionne aussi la résolution.
Sylvie Parent avait annoncé le dépôt de cette résolution en avril, formulant du même coup un plaidoyer afin que Longueuil demeure exemplaire «pour contribuer à l’effort collectif et faire du français la seule véritable langue commune de l’espace public et endiguer l’anglicisation en cours».
Elle avait fait allusion aux «assouplissements» réclamés par des élus de l’opposition officielle, qui demandaient que le site Web de la Ville soit accessible aux anglophones et qu’il puisse être traduit, au moins en partie.
«Statu quo»
Voulant rassurer les résidents anglophones quant à la portée de cette résolution, le président d’arr. de Greenfield Park Robert Myles a soutenu que malgré cette position pour renforcer l’utilisation du français, le «statu quo» demeure.
Il a souligné que ces actions pour protéger la langue française doivent se faire dans le respect des citoyens de langue anglaise, comme le stipule la résolution.
«Cela ne fait que renforcer ce qui est dans la Loi, incluant qu’une ville n’a pas l’obligation d’offrir du contenu en anglais sur son site. Mais la loi n’empêche pas les municipalités de Montréal, Québec, Laval et Sherbrooke d’offrir du contenu en anglais sur leur site Web», a-t-il plaidé.
Si le nouveau site Web de la Ville de Longueuil avait contenu la fonction Google Translate, il n’y aurait pas eu de demande pour un site Web bilingue pour les citoyens de Greenfield Park, a-t-il ajouté.
M. Myles a rappelé que les élus de Greenfield Park ont affirmé à l’unanimité, en mai, vouloir conserver leur statut bilingue, bien que la population anglophone ne représente plus que 26% des résidents de l’arrondissement.
Le projet de loi 96 présenté par le ministre Simon Jolin-Barrette propose de retirer le statut bilingue des municipalités où la population anglophone est sous la barre des 50%. Les élus des municipalités souhaitant conserver ce statut devaient en aviser l’Office québécois de la langue française par le biais d’une résolution.
Rappelons que l’ancienne Ville de Greenfield Park avait obtenu le statut bilingue en 1977, et que ce statut a été transféré au nouvel arrondissement, au moment des fusions municipales de 2001.
«Les citoyens anglophones et francophones vivent en harmonie depuis des années. Les services sont toujours offerts en français et en anglais ensuite. Pourquoi changer une formule qui fonctionne bien?» a questionné M. Myles.