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Lowe's: le président rassurant malgré des pertes d'emploi probables

le jeudi 09 juin 2016
Modifié à 0 h 00 min le 09 juin 2016

AFFAIRES. Le président de Lowe's Canada, Sylvain Prud'homme, s'est adressé pour une première fois aux médias, le 24 mai, depuis l'acquisition de Rona par le quincaillier américain pour 3,2 G$ en février dernier.

M. Prud'homme a lancé d'emblée que l'acquisition de Rona s'inscrivait parfaitement dans le plan de croissance de l'entreprise, qui vise à être «le choix numéro un en rénovation immobilière au Canada.»

«Ce plan-là était à long terme et nécessitait des opportunités comme celle-ci, a-t-il indiqué. Le réseau devait s'agrandir de façon assez drastique et on devait faire une entrée au Québec. Les champs d'expertise étaient très complémentaires: Lowe's Canada est extrêmement fort dans les réseaux de grandes surfaces, et Rona a énormément d'expertise en ce qui a trait aux affiliés indépendants et dans les petites surfaces.»

C'est Guy Baumier, actuellement vice-président chez Lowe's Canada, qui se chargera de l'intégration à l'interne. MM. Beaumier et Prud'homme ont d'ailleurs déménagé de Toronto à Boucherville pour y assumer leurs fonctions, tandis que le siège social de Lowe's Canada fera le même chemin en quittant la Ville Reine.

Vers le web

L'intégration de la structure de Rona au sein de Lowe's et la croissance de l'entreprise représentent deux des principaux objectifs de la branche canadienne du quincaillier, qui compte d'ailleurs miser sur l'amélioration de sa plateforme web pour engranger des revenus provenant de la Toile.

«Avec des investissements technologiques, on pense pouvoir donner accès aux consommateurs à une plus grande offre, même dans des plus petits magasins, a indiqué M. Prud'homme, réaffirmant du même souffle son engagement envers les fournisseurs québécois de Rona. Une analyse s'opérera dans les trois prochains mois.»

Actuellement, le site canadien de Lowe's propose une variété de plus de 100 000 produits, contre seulement 44 000 pour Rona.

«Je ne dirais pas que le site web de Rona est inadéquat; je dirais qu'il nécessite encore des investissements et du travail. Ce n'est pas une question de bon ou pas bon; c'est une question de maturité du réseau qui n'est pas à la même place que celui de Lowe's Canada», a-t-il tenté de nuancer.

La bannière Lowe's absente du Québec?

Malgré cette importante percée dans le commerce de la rénovation, il se pourrait que les consommateurs québécois ne voient pas apparaître la marque de Lowe's sur les façades des magasins. Pas pour l'instant, du moins.

«Il n'y a pas de plan d'emmener la bannière Lowe's au Québec, a affirmé celui qui a aussi œuvré chez Loblaws et Walmart. Si on a absolument besoin de le faire, ça pourrait être envisagé, mais il y a déjà des bannières très fortes au Québec.»

Il se garde aussi d'avancer une possible fermeture de magasins dans les marchés où Lowe's pourrait réunir ses différentes offres.

«À première vue, on n'a pas d'intention en ce sens-là. Cependant, est-ce que, de façon ponctuelle, on va arriver devant des sites qui nécessiteraient ce genre de décision? C'est ce qu'on évaluera dans les prochains mois», a-t-il laissé planer.

«Vaste majorité»

Dans ses six engagements pris à la suite de l'acquisition de Rona, la direction de Lowe's s'était engagée à conserver la «vaste majorité des employés actuels et les principaux dirigeants» en poste au Québec. Il est donc fort prévisible que des emplois seront abolis au siège social de Boucherville. Sylvain Prud'homme assure toutefois que ces changements seraient mineurs.

«Est-ce qu'il va y avoir des modifications? C'est sûr, on doit continuer d'évoluer, estime-t-il. Mais ce ne sont pas des modifications majeures. On va s'assurer de bien faire les choses.»

Cet engagement pris envers le gouvernement du Canada n'est pas quantifié; pas plus que les cinq autres qu'a promis Lowe's. M. Prud'homme affirme cependant que ce n'est pas par mauvaise foi ou manque de transparence.

«Il s'agit d'un marché qui est très saisonnier. Quand on parle de ''vaste majorité'', c'est de manière à adresser ces fluctuations-là, a-t-il ajouté. Si la quantification des engagements n'est pas publique, c'est tout simplement parce qu'il y a beaucoup d'informations qui pourraient être très utiles à nos compétiteurs.»