Mains de pierre: un film à voir sur la vie de Roberto Duran
Jonathan Jakubowicz, réalisateur vénézuélien pour la télévision, ne possède pas une feuille de route très étoffée. À 38 ans, le cinéaste s’est embarqué dans cette aventure avec la confiance du vétéran parce qu’il avait sous la main une distribution particulièrement relevée.
Déjà en partant, puisque le scénario se penche autant sur le boxeur Roberto Duran (Edgar Ramirez) que sur son entraîneur américain, le légendaire Ray Arcel (Robert De Niro), le directeur pouvait compter sur deux acteurs de premier plan.
Dirigés avec poigne, De Niro et Ramirez savent souligner la personnalité et le caractère de leurs personnages respectifs. Ray Arcel était passionné par la boxe, mais on l’empêchait d’en vivre parce que la mafia new-yorkaise en avait décidé autrement. Roberto Duran n’avait rien d’autre que son talent et sa hargne à vouloir devenir champion du monde pour supplanter les États-Unis et leur mainmise sur le sport de combat.
Si la vie de Roberto Duran est passionnante, si l’impact qu’a eu Arcel sur les résultats du boxeur au cours des années est intense, la manière de nous raconter tout ça est d’un classicisme désarmant et emprunte aux histoires des plus grands bandits. De l’enfance du petit Roberto, dont le pays était exploité par les États-Unis, à la déchéance qui aura coûté au champion le sommet du podium, la caméra du réalisateur nous raconte tout ça avec implication et nous en venons à détester le héros de ce film de près de deux heures.
Le séjour de Duran à Montréal en 1980 pour y affronter Sugar Ray Leonard une première fois est couvert de bien belle façon. C’est ce combat qui marquait le début de ce qui allait être la carrière d’un des plus grands boxeurs de l’histoire.
Sa femme est jouée par la jolie Cubaine Ana De Armas, alors que le chanteur Usher incarne avec justesse un jeune Sugar Ray Leonard dans toute sa splendeur. Les amateurs de boxe se doivent de le voir, les autres ne devraient pas hésiter à le louer.
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