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Maintien des aînés à domicile : L’Accorderie comme partenaire incontournable

le vendredi 07 juin 2024
Modifié à 14 h 15 min le 15 juillet 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Trois membres de L’Accorderie de Sherbrooke ont expliqué par le théâtre et le chant le rôle de leur organisme. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

L’Université de Sherbrooke, en partenariat avec diverses Accorderies du Québec, dont celle de Longueuil, a mené un projet de recherche – Projet Résilience – visant à maintenir des ainés à leur domicile grâce à l'aide des Accorderies. Et c’est sous la forme d’une présentation théâtrale entremêlée de poésie et de témoignages balado que les résultats ont été présentés à Longueuil le 31 mai.

Sur scène, deux employées de l’Accorderie de Sherbrooke interprètent des Accordeurs qui racontent leur histoire respective. On explore diverses facettes de l’entraide en entremêlant poésie slam, témoignages balado et performance musicale. 

Isabelle Bergeron, coordonnatrice à L’Accorderie de Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault) 

L’importance de l’entraide
Professeur titulaire à l’Université de Sherbrooke, Paul Morin est spécialiste des services de proximité dans le domaine de la santé et des services. Ses recherches souhaitent mettre en évidence la pertinence de telles pratiques. «Dans les milieux universitaires, on s’intéresse bien peu à l’entraide», note le chercheur.

«En 1902, le géographe russe, Pierre Kropotkine en exil à Londres publie Mutual Aid: A Factor of Evolution, un essai démontrant que l’aide mutuelle est un facteur de survie de l’humanité, continue M. Morin. Traduit en français quatre ans plus tard sous le titre L'Entraide, un facteur de l'évolution, c’est le premier emploi du mot entraide dans la littérature.»

En d’autres mots, Kropotkine allègue que l’entraide est une alternative à loi de la jungle selon laquelle l’homme est un loup pour l’homme. «L’entraide est une dimension fondamentale de nos vies et ça se traduit au sein des Accorderies par la loi de la réciprocité», signifie M. Morin. 

En 2007, l’astrophysicien Hubert Reeves présente dans Le temps de s’enivrer des écosystèmes basées sur des échanges mutuellement favorables.  «Encore là, c’est le principe collaborateur. 
Donner et recevoir. C’est ce qui est présent dans les Accorderies», soutient le chercheur.

Maintien à domicile
«Personne n’est bon dans tout, mais tout le monde est bon dans un truc», soutient Isabelle Bergeron, coordonnatrice à L’Accorderie de Longueuil qui se réjouit que la recherche démontre que grâce à des organismes communautaires tels que L'Accorderie, la qualité de vie et le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie se prolongent de manière significative.

On remarque à L’Accorderie que bien que les personnes aînées ne comptent que pour 25% des membres, ils utilisent et offrent 50% des services. Tous les membres reçoivent une banque de 15 heures à l’inscription.

Le mode de fonctionnement de L’Accorderie est simple : une heure égale une heure. Un membre vient couper le gazon ou laver les fenêtres d’un autre membre incapable de le faire: celui-ci reçoit un nombre d’heures équivalent en banque qu’il peut employer à sa façon avec n’importe quel membre de n’importe quelle Accorderie. «Ce mode de fonctionnement valorise les membres et aide ceux qui peuvent avoir un budget serré», précise Mme Bergeron.  

À propos de budget serré, L’Accorderie espère que Québec augmentera sa contribution aux organismes communautaires qui participent au maintien des personnes aînées à domicile.

Au cours des prochains mois, L’Accorderie de Longueuil entend développer des partenariats avec des organismes communautaires locaux venant en aide aux personnes immigrantes.

Fondée en 2016, L’Accorderie de Longueuil compte environ 379 membres. On retrouve une douzaine d’Accorderies au Québec et une quarantaine en Europe. 
 

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