Maison au Campanile : une fermeture inévitable
La fermeture de la Maison d’hébergement au Campanile a été une décision crève-cœur, mais qui s’imposait en regard de sa situation déficitaire. La Société Alzheimer Rive-Sud (SAR) entend désormais être encore plus active pour soutenir les personnes atteintes de maladies neurocognitives et leurs proches aidants.
La fermeture était annoncée pour octobre, les derniers résidents auront finalement quitté à la fin juillet, se tournant vers des résidences privées pour aînés ou en CHSLD, au choix du mandataire et des proches aidants.
«Ç’a été bien cordonné par le CISSS de la Montérégie-Est. Mais c’est certain que les employés et les résidents, ils avaient le cœur gros, témoigne Normand Tanguay, directeur général par intérim. Les préposés aux bénéficiaires ont pu intégrer le réseau public, mais le ratio de quatre résidents par intervenant qu’ils connaissaient n’a rien à avoir avec ce qu’on retrouve au public.»
Les résidents qui ont élu domicile dans une RPA paient désormais un loyer beaucoup plus élevé que ce qui prévalait à la Maison au Campanile, qui comptait 22 chambres.
(Photo: Le Courrier du Sud - Archives)
Besoins croissants
Dans le budget de la Société Alzheimer Rive-Sud qui se chiffre à 3,2 M$, la Maison au Campanile représentait un déficit de l’ordre de 300 000 $. «Environ 10%, c’est une ponction sérieuse qui est difficilement tenables», reconnaît M. Tanguay.
Plutôt que d’augmenter les loyers ou encore de continuer de perdre de l’argent, la décision de la fermeture s’est imposée, notamment dans l’objectif de bonifier les autres services offerts par la SAR, à commencer par l’accueil de jour, actuellement visité par une cinquantaine de personnes.
Les bénéficiaires paient 12$ par jour, repas inclus, et font diverses activités, encadrés par des animateurs psychosociaux. L’accueil de jour offre du même coup un répit aux proches aidants.
L’organisme espère d’ailleurs être en mesure d’offrir davantage de répit à domicile, alors que les demandes en la matière, gérées par les CLSC, sont «faramineuses».
Pendant que l'aidant s'offre une période de répit, l'accompagnateur stimule la personne atteinte avec des activités adaptées à sa personnalité et au stade de sa maladie.
«Chaque personne en attente d’un service doit être évaluée. Il faut envoyer la bonne personne à madame X», illustre M. Tanguay, pour expliquer en partie les délais d’attente. Trois conseillers effectuent actuellement ce travail.
M. Tanguay mentionne par ailleurs les visées de SAR en matière de formation, notamment auprès des proches aidants et des professionnels.
Le territoire de la SAR s’étend de Sorel à Candiac.
Déménager
La création d’un deuxième accueil de jour dépendra du nouveau local que trouvera l’organisme. Car le bâtiment qui abritait la résidence au Campanile, avec ses 22 chambres, salons, salle de conférence et sous-sol, ne convient plus aux besoins actuels.
Vendre, sous-louer… la décision n’a pas encore été prise. Des pourparlers sont en cours avec un CISSS.
L’organisme attend les résultats d’une évaluation de potentiel. «Il y a un immense terrain. C’est un ancien couvent qui a besoin de bons investissements», expose M. Tanguay.
La cour arrière (Photo gracieuseté)