Marché de Noël de Longueuil : Chichi Café dénonce une « concurrence déloyale »
Dans une lettre ouverte adressée à la mairesse de Longueuil Catherine Fournier et au conseiller municipal Sylvain Larocque, les propriétaires de Chichi Café, dans l’arr. du Vieux-Longueuil, dénoncent la présence d’un kiosque offrant sensiblement le même menu qu’eux, à quelques pas de leur commerce, au Marché de Noël et des traditions de Longueuil ouvert les fins de semaine du 25 novembre au 18 décembre.
Les propriétaires du Chichi Café, Edwige Marie-Anne, Laurent Marie-Anne, Kathleen Marie-Anne et Quincy Marie-Anne, font référence à l’un des artisans présent depuis trois éditions consécutives, La Cabane à Chichis.
«Non seulement ils servent exactement le même produit que nous (CHURROS), mais aussi, ils sèment la confusion auprès de notre clientèle. Ils portent un nom qui ressemble au nôtre et arborent exactement la même couleur dominante (JAUNE) que notre compagnie», signalent-ils.
La roulotte de La Cabane à Chichis est située à 40 m du Chichi Café. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Edwige Marie-Anne déplore également que l’organisation de Métiers & Traditions ait positionné cet artisan à l’intersection des rues Saint-Sylvestre et Saint-Charles, à 40 mètres du Chichi Café.
«Comble de l’ironie, des clients viennent parfois se réchauffer chez nous avec à la main des churros achetés à la cabane en croyant que c’est nous qui les avons faits», continue-t-elle.
«Je n’ai pas peur de la compétition. Le Québec est grand et il y a de la place pour tout le monde. Mais pourquoi installer une roulotte qui vend des produits similaires aux miens juste à côté?»
- Edwige Marie-Anne, propriétaire du Chichi Café
Irresponsabilité dénoncée
Selon les propriétaires du Chichi Café, cette «concurrence déloyale» existe depuis trois ans. «Nous avons apporté ce point à certains de vos conseillers ainsi qu’à l’organisation mais nous ne voyons aucun changement», lit-on dans la lettre.
«Notre entreprise […] est une petite PME familiale. […] Depuis 2016, nous sommes fiers de participer à la vie de quartier du Vieux-Longueuil. Nous payons nos taxes et nous sommes aussi de bons citoyens corporatifs en finançant des organismes de Longueuil», allègue Edwige Marie-Anne.
Affirmant être aux prises comme toutes les entreprises alimentaires avec plusieurs défis dont une pénurie de main-d’œuvre, elle qualifie de «négligence l’irresponsabilité dont fait preuve Métiers & Traditions dans la sélection de leurs artisans».
«On est supposé travailler les uns avec les autres et pas les uns contre les autres», de conclure Edwige Marie-Anne.
Le jour de l’entrevue, un membre de la direction du cabinet de même qu’un chef de division de la Ville de Longueuil ont contacté la restauratrice.
Selon les propriétaires du Chichi Café, plusieurs personnes achètent des churros et du café à La Cabane à Chichis en pensant qu’il s’agit du Chichi Café. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Une offre refusée
Contactée par Le Courrier du Sud, Alexandra Saliba, coordonnatrice logistique / administration chez Métiers & Traditions confirme la présence de l’exposant en question depuis plusieurs années. «Avant leur première participation, dans un souci d’éthique et de bon voisinage, nous avions rencontré et proposé à Chichi Café de louer une maisonnette au Marché et avec leur acceptation, nous n’aurions pas accepté l’exposant en question. Une offre que Chichi café a décliné à l’époque en 2018», souligne-t-elle.
Edwige Marie-Anne confirme bien cette information. «On m’avait proposé un kiosque à 40m de mon commerce à un coût pour un week-end supérieur à mon loyer mensuel!» atteste la restauratrice.
«Pour nous, ça ne fait aucun sens de louer une roulotte pour l’installer juste à côté de notre porte», ajoute Laurent Marie-Anne.
Douze jours seulement
Alexandra Saliba rappelle que les exposants sont présents pour un maximum de 12 jours seulement, «ce qui est peu sur une année complète», estime-t-elle.
La coordonnatrice ajoute que Métiers & Traditions accueille des exposants de tout genre, dont plusieurs œuvrent dans la même discipline. «Nous y voyons un marché partagé et non une concurrence déloyale», conclut-elle en disant espérer que les commerces avoisinants profitent de l’achalandage de plus de 40 000 visiteurs que le Marché de Noël accueille chaque année.