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Marins depuis sept générations : l'appel de la mer

le mardi 18 juin 2024
Modifié à 11 h 11 min le 18 juin 2024
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

Jean-Sébastien Breault et son fils Nathanaël (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Peu de gens ont l’occasion de naviguer sur les eaux, ne serait-ce qu’une fois dans leur vie, et encore moins de le faire pendant des mois dans le cadre de leur travail, mais c’est le cas des Breault. La famille longueuilloise est issue d’une lignée de marins qui, depuis sept générations, ont décidé de répondre à l’appel de la mer.

Jean-Sébastien Breault et son fils Nathanaël ont côtoyé des engins nautiques pendant toute leur vie. Si l’un possède 18 ans d’expérience derrière la cravate, l’autre est encore dans son apprentissage à l’Institut maritime du Québec (IMQ), à Rimouski. Néanmoins, ce dernier, qui est apprenti officier, a déjà traversé l’océan et a passé 103 jours consécutifs en mer.

«Quand je parlais à mes amis et que je leur disais que j’étais en Italie, ils ne me croyaient pas», s’amuse Nathanaël. 
Le paternel de 44 ans ne se voyait pas «travailler dans un bureau» lorsqu’il était le temps de faire un choix de carrière. Celui qui se considère comme un «gars de terrain» a écouté les conseils de sa famille et s’est envolé pour l’IMQ afin de faire ses études en navigation pour être pilote.

«C’est un rôle de guide si on veut, explique M. Breault. Ma formation me fait apprendre parfaitement mon secteur pour être capable de naviguer aussi bien à vue qu’au radar. Je m’occupe de la navigation alors que le capitaine s’occupe du reste de son navire. Je donne les directions au timonier [qui a les commandes en main].»

Du côté du fiston, le lien familial a beaucoup contribué à son choix. Lorsqu’il avait environ 15 ans, il est monté à bord d’un bateau dans lequel son père travaillait et a adoré son expérience, assez pour en faire une carrière.

«Les cours enseignés à l’IMQ étaient tous des choses qui m’intéressaient, que ce soit sur la navigation, la cargaison ou les outils, explique l’apprenti officier de 18 ans. J’aimais beaucoup le côté hiérarchique et que tu devais t’occuper de tes propres responsabilités.»

«D’avoir l’eau comme bureau, c’est vraiment le paradis sur Terre.»

-Nathanaël Breault, apprenti officier

De plus, le jeune marin considère que son rôle amène une contribution importante à la survie de la société.
«Tu transportes de la cargaison qui est utile pour tout le monde, estime-t-il. Tu transportes des ressources pour construire des maisons, des outils et de la nourriture.»

Même si les deux marins ont entrepris le même programme d’études, quelques particularités ont évolué au fil des années, notamment sur le plan de la technologie. Ils n’ont plus autant besoin d’apprendre le code morse ou l’astronomie.

«On se fie sur une carte électronique maintenant, souligne Nathanaël. Par contre, les méthodes de navigation restent les mêmes.»

Même si le métier n’est plus aussi prisé qu’autrefois, les deux hommes de la mer rappellent à quel point il amène à découvrir d’autres endroits.

«Le plus longtemps que je suis parti, c’est presque pendant six mois, souligne Jean-Sébastien Breault. J’étais embarqué sur un pétrolier en Arabie Saoudite et on faisait des voyages entre le Moyen-Orient et l’Asie. J’ai fait tous les pays du Golfe, sauf l’Oman.»

Dans la famille

Jean-Sébastien Breault estime que le métier de marin est passé par au moins sept générations de sa famille.
Le natif de Brossard fait partie d’une génération de quatre marins, qui a suivi une autre qui en comptait cinq du côté de sa mère. Il avance que ses oncles ont exercé une grande influence sur son choix d’être pilote.

«Mon grand-père a également été capitaine, comme son père, et son grand-père», rigole-t-il en parlant de sa famille qui est originaire de La Malbaie.

Jean-Sébastien Breault est d’ailleurs très fier de voir son fils suivre ses pas.

«De voir mon fils suivre les traces familiales, c’est une fierté d’abord, se réjouit-il. C’est un métier que j’adore faire, je vis une carrière très passionnante, donc de savoir que mon fils va avoir le même genre de carrière, je sais qu’il va être heureux dans ce qu’il va accomplir.»

Nathanaël est du même avis qu’il puisse continuer la tradition.

«Je marche dans des pas qui sont beaucoup plus grands que les miens et je me rends compte que j’ai encore beaucoup de chemin à faire, estime-t-il. C’est un beau métier, je suis content d’être embarqué dans cette passion pour la partager avec mon père.»