Mario Cecchini, commissaire de la LHJMQ : redorer le blason du hockey junior 

Travailler avec les jeunes athlètes et les aider dans leur passage vers la vie d’adulte; voilà les raisons qui ont motivé Mario Cecchini à devenir le nouveau commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Deux jours après son entrée en poste, le Lambertois a rencontré Gravité Média pour discuter de son nouveau défi.

Après 40 ans de carrière, au cours desquels il a notamment complété six à sept mandats de redressement, Mario Cecchini a accepté de sauter à pieds joints dans cette nouvelle aventure.

«On pourrait dire que je carbure à ça», avoue-t-il dans les bureaux de la LHJMQ, à Boucherville. 

Mario Cecchini. (Photo: Gravité Média - Denis Germain)

Le nouveau commissaire est conscient que la ligue tente de se sortir d’une crise, mais il se dit déjà fier du chemin parcouru pour redorer une partie de son blason. 

«Après avoir vécu des périodes difficiles, nous vivons des séries éliminatoires où l’on va battre des records de foules pendant la finale entre Québec et Halifax, se réjouit-il. Définitivement, nous voyons que le produit plait et qu’il y a un engouement. C’est vraiment paradoxal.»

Les champions de la 50e édition des séries de la LHJMQ, les Huskies de Rouyn-Noranda, sont honorés sur un des murs des bureaux. (Photo: Gravité Média - Guillaume Gervais)

Néanmoins, M. Cecchini ne cache pas qu’il reste du travail à faire à la suite des allégations d’agression sexuelles, d’initiations dégradantes et de comportements répréhensibles évoquées dans les derniers mois. Il a déjà commencé à travailler sur un code du vestiaire que la ligue a promis de mettre en place lors de son passage en commission parlementaire en mars. D’autres changements seront annoncés.

«On est aussi dans le comité des bagarres pour lequel Isabelle Charest a demandé que des actions soient prises, explique-t-il. La ligue avait déjà décidé de les bannir, mais maintenant il faut travailler sur les sanctions. Ça m’encourage beaucoup, car le comité est pas mal sur la même longueur d’ondes. Je pense qu’on va arriver à un résultat qui est satisfaisant et qui va continuer à les éliminer.»

Celui qui a pris la relève de Gilles Courteau, qui a quitté dans la tourmente après s’être parjuré en commission parlementaire le 23 février concernant le scandale des initiations, rappelle que la ligue a tout de même fait du travail depuis 11 ans pour éliminer ce fléau et note que les batailles sont en décroissance.

«Cette année, il fallait assister à dix matchs pour être exposé à une bataille, plaide-t-il. De plus, en 66 matchs de séries cette saison, il y en a eu seulement deux.»

M. Cecchini entend s’impliquer personnellement auprès des directions des clubs pour rappeler l’importance de maintenir une culture saine au sein de leur organisation. 

«J’ai toujours en tête ce que pensent les parents. Pour un jeune adolescent qui a du talent au hockey et qui se prépare à joindre une ligue, on veut mériter leur confiance.» 

-Mario Cecchini, commissaire de la LHJMQ

Mario Cecchini avec le trophée Gilles-Courteau. (Photo: Gravité Média - Denis Germain)

Du football au hockey

Dans son précédent rôle de président des Alouettes de Montréal, Mario Cecchini était heureux de pouvoir mieux comprendre ce que les joueurs vivent. Il rappelle qu’avant d’être des athlètes professionnels, ils sont d’abord des êtres humains.

Même s’il ne gère plus d’équipe comme telle, il a le bien-être des joueurs de la LHJMQ à cœur. Et celui des partisans n’est pas loin derrière.

«Rien n’arrive sans leur présence, croit-il. La relation de proximité que j’ai eue avec les fans, j’étais content de l’avoir cultivée avec les Alouettes.»

Implications locales

Dans la région, M. Cecchini est notamment connu pour son implication sociale. En 2009, sa conjointe Danielle Simard a fondé les Soirées Victoires afin d’amasser des fonds pour la Fondation du cancer du sein du Québec. En 2019, l’organisme avait amassé jusque-là plus de 1 M$. Toujours membre du conseil d’administration de la fondation, Mario Cecchini ne ferme pas la porte à créer d’autres événements pour soutenir la cause.

La première classique hivernale de la LHJMQ est gardée en mémoire dans les bureaux de la ligue. (Photo: Gravité Média - Guillaume Gervais)