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Membre d'un jury haut en couleur

le mardi 26 juillet 2022
Modifié à 9 h 57 min le 26 juillet 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Cédric Poulin est l'un des 19 membres du jury populaire de l'International des Feux Loto-Québec. (Photo : Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Cédric Poulin n’a jamais eu de meilleur siège pour regarder l'International de feux d’artifice que celui qu’il occupe présentement. Ayant déjà expérimenté les estrades de La Ronde, la rue Notre-Dame à Montréal ou le bord de l’eau à Longueuil, il se retrouve cet été directement sous la station de lancement. Après des années à suivre les feux pour le plaisir, il est aujourd’hui membre du jury.

Comment devient-on membre d’un jury pour noter des feux d’artifice? Un peu de hasard et beaucoup de passion, affirme le Longueuillois de 44 ans.

«En fait, c’est plutôt simple, il faut juste le savoir, raconte-t-il. Moi, je m’en allais acheter ma passe de saison à La Ronde quand j’ai vu que les feux revenaient en 2022 et sur le site, ça disait que des juges étaient recherchés. Pour postuler, on devait seulement envoyer une lettre de motivation.»

L’informaticien de carrière a ainsi envoyé un poème et a été retenu pour une présélection avec 60 candidats. Puis, après une entrevue, il a été choisi pour faire partie des 19 membres du jury. Parmi ceux-ci, on ne trouve aucun spécialiste, que des passionnés.

«En tant que jury populaire, on n’est pas des experts, on a chacun nos goûts personnels et c’est exactement ça qu'ils veulent», souligne-t-il.

Utiliser le ciel au complet

Le spectacle du Portugal à l'International des Feux Loto-Québec en 2019. (Photo gracieuseté)

N’empêche que les membres du jury ne sont pas laissés à eux-mêmes. En plus d’une formation de huit heures, ils ont une liste de critères pour noter les prestations.

Par exemple, ils doivent donner des points selon l’utilisation de l’espace du ciel, la synchronisation des feux avec la bande sonore et la diversité des couleurs, entre autres.

«Au total, 70% des spectacles sont jugés selon ces critères spécifiques et l’autre 30% est réservé pour l’appréciation personnelle», explique Cédric Poulin.

L’exercice est tout de même complexe, admet-il, alors que la première fois, il prenait des notes, mais se rendait compte qu’il avait toujours les yeux sur ses notes et non sur les feux.

«C’est le fun, mais difficile! Je suis un gars super technique, je ne peux pas évaluer ça comme ça, dans le vide, donc je me suis fait une grille Excel et je me suis créé des codes», poursuit M. Poulin, en ajoutant qu’il s’est pratiqué en regardant des feux antérieurs sur YouTube. 

Pièges à éviter

Noter des feux d’artifice est également un peu plus compliqué que noter des compétitions sportives comme le plongeon ou le patinage artistique, selon le Longueuillois.

«Dans ces compétitions, les participants y vont un immédiatement après l’autre, alors c’est beaucoup plus facile de les comparer entre eux, illustre Cédric Poulin. Sans compter que les juges connaissent les programmes en avance. Nous, on connaît la musique et c’est à peu près tout.»

Il évoque en outre certains pièges à éviter en tant que jury, comme les réactions de la foule, la préférence personnelle de l’artiste musical et les gagnants des années précédentes.

Malgré tout, il prend un grand plaisir dans son rôle pour un événement de cette envergure.
«L’International de Montréal, c’est comme les Olympiques des feux d’artifice, ils sont reconnus mondialement. C’est une belle fierté!»