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Mobilité autour de l’aéroport : les dessous d’un plan pour réduire la dépendance à l’auto

Il y a 2 heures
Modifié à 13 h 50 min le 25 avril 2025
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le secteur de l'aéroport à Saint-Hubert fera l'objet de recommandations sur le plan de la mobilité durable. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

Pour le secteur névralgique de l’aéroport à Saint-Hubert, la Ville de Longueuil s’est associée à l’organisme MOVIA afin que ce dernier réalise un plan de gestion de déplacements. Qu’est-ce que cela veut dire exactement? Le Courrier du Sud a rencontré Sandrine Guillaume et Éric Fournier, de MOVIA, pour en savoir davantage.

Combien d’employés habitent à 15 minutes à pied de leur travail? À 15 minutes à vélo? À 30 minutes en auto? Qu’est-ce qui les inciteraient à changer leurs habitudes de transport?

C’est le genre de questions auxquelles MOVIA répondra pour les entreprises du secteur de l’aéroport, dans le cadre du projet «La mobilité durable propulse l’aérospatiale à Longueuil». Car la mission même de l’organisme vise à proposer des solutions de rechange à l’utilisation de l’auto solo.

L’organisme s’associe normalement avec des grandes entreprises pour ce genre de démarche. Cette fois-ci, c’est pour le secteur complet de l’aérospatiale à Longueuil qu’il remettra ses recommandations.

«Ça représente des défis assez considérables», reconnait Éric Fournier, conseiller en mobilité durable, dont l’équipe est en contact avec une dizaine d’entreprises du secteur.

Double cartographie

À terme, l’organisme réalisera notamment une cartographie du secteur, avec tous les éléments liés à la mobilité : stationnements Communauto, vélopartage, bornes électriques, arrêts d’autobus. Tout ce qui permet de voir ce qu’il y a à l’heure actuelle dans le secteur.

Mais aussi, une cartographie des lieux de résidences des employés – de façon anonyme – sera réalisée.  

«Ça nous permet de faire des constats. Par exemple, de voir si on peut mettre en place des plateformes de covoiturage s'il y a une grappe d'employés qui habitent dans le même secteur. Ou si la plupart de mes employés sont dans un rayon de 5 km de leur entreprise, on peut peut-être mettre en place plus des actions en relation avec la mobilité active comme le vélo, la marche», explique Sandrine Guillaume, directrice générale chez MOVIA.

 

Le nouvel aérogare en construction amènera davantage de déplacements dans le secteur. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)

 

Un sondage auprès des employés sera également mené et ultimement, l’organisme proposera un plan d’action pour le secteur.

«On s’assoit et on dit par exemple : on a vu que 5% de vos employés viennent actuellement en voiture, pourraient venir en en vélo parce qu'ils habitent à moins de 15 minutes, mais ne le font pas parce qu’il n’y a pas de douches ou d'abri sécuritaire pour mettre leur vélo électrique qui coûte de l'argent», indique Mme Guillaume.

Certaines données seront également partagées avec le Réseau de transport de Longueuil (RTL) – un autre partenaire du projet – pour voir ce qui pourrait être fait sur le plan des trajets d’autobus.

Congestion et routes de campagne

L’entrée au secteur de l’aéroport à Saint-Hubert par le passage du chemin de Chambly sous la route 116 est reconnu pour ses bouchons de circulation. Est-ce le genre de considération qui est regardée par l’organisme?

«Oui, ça fait partie des discussions. On fait une espèce de marche exploratoire avec des membres de la Ville justement. […] Ils nous expliquaient les problématiques du secteur, les bouchons, le nombre de gens qui arrivent, la mobilité à l’intérieur de la zone», souligne M. Fournier.

Les bouchons, mais aussi le type de routes dans le secteur.

«Ce sont des routes de campagne, ce qui est vraiment mésadapté à une circulation durable, à des autobus, des pistes cyclables. Il n’y a pas de trottoir à beaucoup d'endroits, il y a un fossé. Donc, beaucoup d'enjeux urbanistiques», ajoute-t-il.

 

Certaines routes du secteur, comme celle menant à l'École nationale d'aérotechnique, présentent des défis importants pour la mobilité durable. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

Fin 2026

À l’heure actuelle, l’organisme est à l’analyse des sondages, l’analyse des gaz à effet de serre générés par les déplacements dans le secteur et à réaliser la cartographie. «On est en plein dans le cœur du diagnostic», résume Éric Fournier.

L’issue du projet est prévue pour la fin 2026.

Il est financé à la hauteur de 179 962$ par le gouvernement du Québec, dans le cadre du programme Action-Climat Québec et n’engage ainsi aucun coût pour la Ville.

Cependant, la Ville de Longueuil, le RTL et le Développement économique de l'agglomération de Longueuil (DEL) soutiennent MOVIA avec du temps en ressources humaines, afin d’arrimer le projet avec les planifications urbaines en place ainsi que la mobilisation des partenaires.