Moins de pesticides sur les golfs
Selon le ministère de l’Environnement, la mise en place d’un plan de réduction des pesticides a montré l’efficacité de l’accompagnement des propriétaires de golf par un agronome. Le bilan 2018-2020 présente une diminution des quantités de pesticides utilisés par hectare sur les terrains de golf au Québec.
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«L’indice de pression moyen pour la province se chiffre à 3,8 kg i.a./ha (il est préoccupant à partir de 10 kg i.a./ha), ce qui correspond à une diminution de près de 25 % par rapport à la période de référence 2003-2005», détaille-t-il.
Le Ministère dit miser davantage sur la sensibilisation pour inciter les golfs à faire un pas supplémentaire pour réduire leur utilisation de pesticides. Des travaux ont été réalisés avec l’Ordre des agronomes du Québec pour bonifier les outils existants et intégrer la notion de risque dans la grille d’analyse des agronomes.
Culture à changer
Elle-même golfeuse, la mairesse de Saint-Lambert Pascale Mongrain constate qu’un changement de culture devra s’opérer pour obtenir des terrains de golfs plus respectueux de l’environnement.
«La tradition des golfs est d’avoir une pelouse impeccable, mais il va falloir se résigner à ne plus avoir de terrain parfait si on veut minimiser les risques de cancer et de maladie, croit-elle. On est rendu là. Comme société, on n’a plus le goût de prendre de risques.»
De plus, la concentration des pesticides sur le marché étant de plus en plus forte, elle soulève que la réglementation provinciale, qui légifère en fonction de quantités à appliquer, pose un problème. «Il y a une adéquation», relève-t-elle.
Au Parcours du Cerf
Du côté du Parcours du Cerf à Longueuil, le surintendant Ugo Therrien explique que «pour l’entretien des terrains, on est en mode prévention et en mode curatif: pour traiter pour des maladies».
La quantité employée variera d’une saison à l’autre, selon les pluies et périodes de sécheresse notamment. «L’an dernier, ça n’a pas été très chaud et il a plu beaucoup. Donc, on en a peu utilisé», illustre-t-il.
Le Parcours du Cerf a d’ailleurs reçu des félicitations de la part du ministère de l’Environnement à la lumière de son Plan de réduction des pesticides.
Une transition vers des terrains encore moins nocifs pour l’environnement et la santé est-elle une préoccupation des golfeurs? «Pour être franc, on ne nous en parle pas, observe M. Therrien. Mais c’est dans notre intention et mentalité d’être le plus vert possible.».
Il admet que le glyphosate, un pesticide de synthèse, peut être employé à l’occasion. «On n’utilise même pas un galon de 10 L par saison. C’est à des endroits spécifiques», précise-t-il.
Selon lui, son interdiction complète n’est qu’une question de temps. «Et on n’aurait pas de problème avec ça», conclut-il.