Moratoire des restrictions aux travailleurs étrangers temporaires, demande la CCIRS
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Jean-François Lévesque, président-directeur général de la CCIRS. (Photo : gracieuseté)
La Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud (CCIRS) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) demandent un moratoire sur les restrictions imposées au Programme des travailleurs étrangers temporaires dans ce contexte économique particulier plombé par la possible guerre commerciale.
Les deux regroupements réclament une collaboration des deux paliers de gouvernements afin d’agir rapidement pour maintenir le niveau actuel de travailleurs étrangers temporaires.
« Travailleurs essentiels »
Si la menace tarifaire de Trump se concrétise, les pertes sont estimées à 100 000 emplois, selon Québec. Malgré tout, «les entreprises qui embauchent des travailleurs étrangers temporaires ont des besoins spécifiques qui ne seraient pas automatiquement comblés par de nouveaux chômeurs», avancent la FCCQ et la CCIRS.
Ils craignent que le départ de travailleurs étrangers temporaires force des entreprises à ralentir leur production, refuser des contrats, voire cesser leurs activités.
«Nos entreprises démontrent chaque jour leur résilience et leur capacité d’innovation, mais elles ont besoin de toutes les ressources disponibles pour continuer à prospérer, expose Jean-François Lévesque, président-directeur général de la CCIRS. Les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle clé dans cette équation pour plusieurs d’entre elles, en soutenant notre vitalité économique et en permettant aux entrepreneurs de saisir les occasions de croissance.»
Retraite
LA FCCQ et la CCIRS souligne qu’au troisième trimestre de 2024, le Québec enregistrait 127 000 postes vacants et un taux de chômage moyen de 5,4 %.
En 2023, plus de 62 000 permis de travail étrangers temporaires ont été délivrés au Québec qui comblent les emplois de plus de 17 000 employeurs. «Il faut évaluer l’impact des restrictions imposées à l’automne 2024 en tenant compte qu’il y aura un million de départs à la retraite d’ici 2031», mentionne-t-on.
«On ne peut pas tenir deux discours contradictoires. D’un côté on dit aux entreprises "augmentez votre productivité" et de l’autre "réduisez le nombre de travailleurs étrangers". Réduire l’immigration de travailleurs étrangers est économiquement intenable, particulièrement au moment où nous devons mettre les bouchées doubles pour augmenter notre compétitivité», évoque Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération.