Off the Grid veut récupérer l’énergie que vous produisez en vous entraînant
Intrigués par la possibilité de récupérer l’énergie produite en s’entraînant le Longueuillois Sébastien Brunelle-Jestin et le Montréalais Charles Couture Lebrun ont planché sur un concept unique : un vélo de spinning qui transforme cette énergie en électricité.
«L’idée de départ vient du père de Charles, qui s’est mis à l’entraînement quand il a pris sa retraite il y a quelques années, raconte Sébastien au Courrier du Sud. Il a rapidement réalisé que l’énergie qu’il dépensait était perdue et s’est demandé s’il y avait une possibilité de la récupérer.»
Intrigué par l’idée, Charles s’est documenté à travers sa maîtrise en gestion, innovation et entrepreneuriat à HEC Montréal et a réalisé qu’un tel équipement n’existait pas. Réalisant qu’il y avait là une possibilité intéressante, il a recruté son ami de longue date Sébastien, diplômé en génie électrique de l’Université de Sherbrooke, pour travailler sur le concept.
Utile et réalisable?
«La première chose qu’on a faite a été d’aller sur le terrain, dans les gyms et salles d’entraînement, explique Sébastien. Plusieurs tombent dans le piège de créer un produit dont personne ne veut alors on s’est assurés sur le terrain que notre produit répondait vraiment à un besoin.»
L’étape suivante a été de travailler avec les gens de l’École de technologie supérieure (ÉTS) pour s’assurer de la faisabilité du projet. Les deux entrepreneurs originaires de Saint-Bruno-de-Montarville ont ensuite été acceptés dans le Parcours Rémi-Marcoux de HEC Montréal, un programme d’accompagnement de six mois qui a pour mission de développer des entrepreneurs leaders engagés, curieux et créatifs.
«On a absolument adoré!» s’exclame Sébastien. C’est donc ainsi qu’est née l’entreprise Off the Grid, en janvier 2019. Ont suivi divers prix et bourses, dont une participation au parcours Impulsion de Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL).
300 watts d’énergie produite
«Ce qu’on offre, c’est un vélo de spinning commercial fabriqué au Québec qui produit de l’électricité grâce à l’exercice physique et qui permet ainsi de réduire l’empreinte écologique de chaque entraînement, expose Sébastien. Une application met les utilisateurs de gyms en commun et les récompensent selon leur utilisation. Un utilisateur pourrait ainsi obtenir un cours de yoga gratuit, par exemple.»
Pour chaque entraînement d’une durée d’une heure, la limite est fixée à 300 watts d’énergie produite, soit l’électricité requise pour charger 30 cellulaires.
Élargir la clientèle cible
La pandémie de COVID-19 a évidemment ralenti quelque peu les ardeurs des deux entrepreneurs, et les a forcés à réévaluer certains éléments.
«À la base, on visait seulement les gyms pour vendre notre vélo, expose Sébastien. Mais avec la pandémie et la fermeture des salles d’entraînement, on a dû évaluer d’autres clientèles cibles et on a maintenant beaucoup d’intérêt de la part des écoles et des immeubles résidentiels, mais aussi de particuliers.»
Les deux entrepreneurs ont ainsi déjà en main des lettres d’intention totalisant plus de 500 000$. Alors qu’Off the Grid travaille sur son deuxième prototype, l’entreprise prévoit lancer une campagne de sociofinancement à la mi-février, sur la plateforme La Ruche, pour une commercialisation à l’été. Chaque vélo se détaillera environ 3000$.
Fibre entrepreneuriale
Respectivement directeur de la technologie et directeur général d’Off the Grid, Sébastien Brunelle-Jestin et Charles Couture Lebrun se connaissent depuis le secondaire.
«On a toujours eu des petites idées d’entreprises ensemble, raconte Sébastien. On blague souvent que notre première entreprise a été de vendre de la gomme au secondaire!»
Leur élan entrepreneurial s’est poursuivi à l’université, alors que Charles produisait de la bière qu’il vendait dans les différents partys. Sébastien, lui, suivait un programme de génie électrique à l’Université de Sherbrooke.
«Tout au long de mon parcours, je n’ai jamais vraiment su où était ma place, raconte-t-il. J’ai essayé de tester les différents types d’emplois à travers les cinq stages de quatre mois de mon programme d’études coopératif.» C’est ainsi qu’il s’est découvert un intérêt pour les énergies renouvelables. Tout ça s’est finalement concrétisé avec Off the Grid.
«Les énergies renouvelables, ça me passionne et c’est quelque chose de meilleur pour la planète. Et c’est définitivement une priorité pour Charles et moi. On aime que notre compagnie offre le meilleur de deux mondes : une technologique renouvelable verte et un produit qui encourage la santé et le bien-être.»