Office d’habitation de Longueuil : le tiers des travailleurs admissibles aux programmes de logement social qu’ils administrent eux-mêmes

Les employés de l’Office d’habitation de Longueuil dénoncent leurs conditions de travail. (Photo: Gracieuseté)
Les cols blancs de l’Office d’habitation de Longueuil ont déclenché une grève de trois jours entre le 8 et le 10 juillet afin de faire entendre leurs revendications après un an de négociations infructueuses et plusieurs séances de conciliation.
«C’est inacceptable qu’un organisme public à mission sociale comme l’Office d’habitation de Longueuil soit incapable, en pleine crise du coût de la vie et du logement, de donner des conditions de travail adéquates à ses 35 employés », a déclaré Simon Beaulieu, conseiller syndical au SCFP, section locale 5499.
La mission d’un office d’habitation est de garantir des logements à faible coût à des personnes à revenus modiques. Or, selon M. Beaulieu, en cette période difficile de pénurie de logements, c’est le tiers des travailleurs de l’OHL qui sont admissibles aux programmes de logement social qu’ils administrent eux-mêmes, et ce, à cause de leur basse rémunération.
«Ils nous répondent continuellement qu’ils n’ont pas de marge de manœuvre, ajoute M. Beaulieu en entrevue au Courrier du Sud. Ils nous demandent même de couper des heures à nos employés.»
De son côté, l’OHL avance ne pas être en mesure d’offrir des conditions de travail décentes à ses salariés parce qu’il dépend du financement qui lui est octroyé par la Société d’habitation du Québec (SHQ), laquelle obtient le sien directement du Conseil du trésor.
« Si nous devons adresser notre message à la SHQ, nous le ferons. Si nous devons l’adresser directement au Conseil du trésor, nous le ferons. Mais ce que nous ne ferons pas, c’est accepter un appauvrissement pour nos membres en pleine crise du coût de la vie! », de lancer le conseiller syndical.
Conseillère direction générale et ressources humaines à l’OHL, Nathalie Lacelle indique que les services essentiels ont été maintenus durant les trois jours de grève. «En effet, les employés cols blancs de l'OHL ont exercé leur mandat de grève les 8, 9 et 10 juillet. Tous les employés sont maintenant de retour au travail», affirme-t-elle.
Quant aux éventuelles propositions de la partie patronale, Mme Lacelle précise que celles-ci sont confidentielles et qu’«elles seront connues lorsqu'une future convention collective sera signée entre les parties.»
Important roulement de personnel
Plus tôt, le SCFP a mené une campagne afin de sensibiliser l’employeur sur son faible taux de rétention en raison de mauvaises conditions offertes à ses travailleurs alors que 21 des 33 membres possèdent moins de deux ans d’ancienneté. «Sur les lignes de piquetage, plusieurs employés m’ont confié qu’ils cherchaient un meilleur emploi ailleurs», de conclure M. Beaulieu en laissant entendre qu’une grève générale pourrait être déclenchée après l’assemblée générale de septembre.
Les trois premières échelles salariales des employés de l’OHL vont de 38 000 $ à 45 000 $.