Opinion : Action citoyenne et municipale pour l’assainissement des berges et des battures en milieu villageois
L’état des berges et des battures en milieu urbain est souvent déplorable. Détritus, objets divers de plastiques ou de métal, verres cassés, pièces métalliques rouillées, zones de décompositions végétales, poissons ou oiseaux morts, fond aquatique recouvert de dépôts en décomposition et, en période de chaleurs estivales, apparition de cyanobactéries et émanations de remugles provenant de ces décompositions.
Pourtant, il serait facile de réduire plusieurs paramètres contribuant à la pollution aquatique en zone urbaine par des actions ciblées. Il est possible de redonner une certaine naturalité aux berges urbaines et assurément de contribuer à leur salubrité.
Nous entendons tout simplement proposer la mise en œuvre d’actions ou de mesures peu couteuses qui contribueraient à redonner un environnement aquatique salubre. Vivre dans un environnement sain et beau répond aux attentes des citoyens, à hauteur d’une fierté citoyenne.
Le nettoyage des berges permet de redonner un temps une beauté esthétique au milieu et d’éliminer des détritus qui autrement pollueraient les fonds aquatiques ou pourraient représenter un risque de blessures. Des opérations citoyennes sont initiées sporadiquement, ainsi sous le thème la semaine de l’Océan ou du Jour de la Terre. Une opération citoyenne de ramassage et de nettoyage aurait plus de bénéfices en période de bas niveaux des eaux, ainsi à l’approche de l’été. En plus d’un effet esthétique immédiat, de telles opérations consolident la sensibilisation des jeunes pour l’environnement avant la fin de l’année scolaire.
Plus pourrait être fait pour réduire à bas coûts la pollution aquatique et améliorer l’apparence esthétique des berges et des battures en zone urbaine. Les sources diffuses de pollution du milieu aquatique en zone urbaine sont attribuées à des déversements d’eaux usées ou des eaux pluviales dans les canaux d’eaux pluviales. Ces eaux sont alors dirigées vers les cours d’eau, le Fleuve en l’occurrence. Le déversoir final, souvent une simple canalisation des eaux pluviales sans filtrage ni même dégrillage primaire, rejette les eaux polluées. La qualité des eaux riveraines se dégrade alors au cours des jours suivant une forte pluie. Pourtant l’intégration de moyens simples aux canalisations terminales de réseaux d’évacuation des eaux pluviales pourrait contribuer à réduire ces sources directes ou diffuses de pollution par les eaux pluviales évacuées du déversoir terminal vers le cours d’eau, la rivière ou le fleuve.
L’observation critique révèle que le déversement se fait le plus souvent, selon le lieu, sans l’intermédiaire d’un dégrillage, d’un bassin de rétention et de décantation et de mileux végétalisés absorbant les eaux polluées, ce souvent directement ou par un enrochement qui ne réduit en rien l’écoulement de matières organiques ou les boues actives. Pourtant, un premier dégrillage piégerait les matières plus ou moins volumineuses et les déchets de toutes sortes, et un bassin de rétention et de décantation suivi d’un grillage de tamisage retiendrait les boues actives et des matières plus fines en suspension. Ce sont des moyens simples et peu couteux qui contribueraient tant soit peu à assainir le milieu aquatique immédiat.
L’intégration de ces quelques moyens simples aux installations impropres contribuerait alors à réduire les sédiments accumulés sur des berges et à permettre le rétablissement de conditions plus saines et plus viables à la vie aquatique immédiate. L’investissement minimal porterait un grand bénéfice environnemental, esthétique et sanitaire. L’Exemplarité des administrations municipales pour les citoyens demeure à portée de tous les villages, d’amont en aval, elle répond à l’intérêt de l’ensemble des citoyens pour un environnement sain.
Sur les berges et les battures, les sédiments contaminés, la décomposition de plantes et de poissons morts, la prolifération de plantes exogènes ou les remugles en périodes estivales traduisent l’état de dégradation du milieu aquatique. Cette pollution en zone urbaine colmate le fond aquatique et empêche la fonction écologique, tue les poissons et la vie aquatique et crée un milieu insalubre pour les baigneurs. Pourtant une action citoyenne et la mise en œuvre de mesures pragmatiques simples et peu couteuses pourraient faire la différence pour une réhabilitation d’une zone urbaine maintenant dégradée.
La fierté citoyenne et le sens éthique des administrations et des élus sont garants d’un environnement sain et de la beauté des paysages.
Michel Page